"La fille qui voulait voir l’ours" est publié chez Arthaud. Katia Astafieff nous livre un mois d’une folle aventure sur le mythique sentier des Appalaches.
"La fille qui voulait voir l’ours" (Éditions Arthaud), c'est le nouvel ouvrage de Katia Astafieff. Un récit qu'elle a écrit après s'être aventurée toute seule dans les forêts profondes du sentier canadien des Appalaches l’été 2019. Elle voulait rencontrer le fameux ours noir de ces contrées.
Un sac à dos, 500 km à parcourir et à elle l’aventure. Il faut dire que Katia est botaniste, grande marcheuse et globe-trotteuse. La nancéienne a pour habitude de faire des grands voyages en solitaire et d’en faire le récit dans des livres.
Mais elle avait sous-estimé ce que représentait ce périple : "La première journée était catastrophique. Je pensais faire 25 km, j’en ai fait huit." L’aventurière a prévu un mois de randonnée. Elle va devoir composer avec les difficultés.
Comme, ce jour où elle se fait une belle frayeur. Elle glisse et fait une chute. Plus de peur que de mal fort heureusement. Elle ne pensait pas le terrain aussi abrupt.
D’ailleurs, elle ne pensait pas non plus que la chaleur serait aussi prenante. C’est pourtant l’été, canadien. Et l’été, les insectes ne manquent pas, même au Québec. La voici face à des "maringouins", un mot québécois pour dire "moustiques" et des mouches noires, plus petites qu’un moustique, mais elles mordent.
J’ai entendu un huard, qui chante la nuit. Je n’avais jamais entendu ce chant
Katia Astafieff
Avant de nous dire si elle a rencontré l’ours, elle nous raconte : "J’ai vu une baleine. C’est magique une baleine venue me faire coucou. Il faut dire que j’ai fait le parcours à l’envers. Je suis partie de la mer pour aller vers la montagne." Elle ajoute : "Ce qui m’a marqué, c’est cette immensité. "into the wild", comme on dit aux États-Unis, une nature sauvage immense, des forêts à perte de vue. On a l’impression d’être seule sur terre ; Une immersion totale en pleine nature qui est très prenante. J’ai entendu un huard, qui chante la nuit. Je n’avais jamais entendu ce chant. C’était assez incroyable".
La première nuit, j’ai oublié de cacher la nourriture et le dentifrice. Les ours peuvent être attirés par l’odeur du dentifrice, en particulier de la menthe.
Katia Astafieff
"Les premiers jours, j’étais dans des vrais campings, je n’ai pas pensé que les ours pouvaient être tout près. La première nuit, j’ai oublié de cacher la nourriture et le dentifrice. Les ours peuvent être attirés par l’odeur du dentifrice, en particulier de la menthe. Par la suite, j’accrochais ma nourriture dans les arbres loin de ma tente. Mais régulièrement, j’oubliais des choses comme les barres de céréales ou le fameux dentifrice. Mais rien… Pas d’ours". Il a fallu attendre un jour où Katia est épuisée par 11 h de marche sous une pluie battante pour que le miracle se produise. Katia voit un ours de l’autre côté d’un lac. On ne vous dira rien de plus ici sur cette rencontre.
On va au bout de soi-même et on se rend compte que c’est possible
Katia Astafieff
Une fois de plus, Katia livre un récit d'aventures semé de malice et d'humour. La botaniste décrit aussi la nature comme elle sait si bien le faire. Dans ce livre, il y a un regard sur la nature et sur la nature humaine : "On se rend compte qu’on est capable de faire des choses qu’on ne pensait pas faire. Je n’avais pas idée de la difficulté du parcours. J’avais sous-estimé la difficulté d'arpenter les Appalaches. On va au bout de soi-même et on se rend compte que c’est possible." Katia a aussi rencontré des humains, certains très hospitaliers d’autres un peu moins. Elle voulait voir l’ours. Elle a vu la nature dans toute sa diversité.
Katia Astafieff sera présente le 18 mars au Hall du Livre à Nancy.