A la veille des élections présidentielles, l'intersyndicale nationale des AESH appelle à une nouvelle journée de grève et de mobilisations, à Nancy et à Metz, mardi 5 avril 2022, pour continuer à peser sur la prise en compte de la précarité des accompagnants d'élèves handicapés.
Les accompagnants d'élèves handicapés (AESH) sont appelés à la grève, mardi 5 avril, par l’intersyndicale nationale (Cgt, Fsu, Snalc, Sncl, Sud).
À Nancy, un rassemblement est prévu devant la Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale (DSDEN) de Meurthe-et-Moselle, à 14h. A Metz, les grévistes sont attendus rue Serpenoise, devant la colonne de Merten, à partir de 11h.
Depuis un an, les mobilisations des AESH ont démontré que la colère s’amplifie et qu’elles ne faiblissent pas. Les accompagnants d'élèves handicapés aspirent à exercer leur métier dans des conditions dignes, mais semblent ne pas être entendue par le ministre de l’Education Nationale.
Les revendications sont multiples, toutefois la CGT souligne les dégâts des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) : une nouvelle forme d'organisation qui devait favoriser la coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap, pour une meilleure prise en compte de leurs besoins.
L’inclusion est devenue un travail à la chaîne, alors que les élèves en situation de handicap ont besoin de plus de temps
Virginie Schmitt, AESH au collège de la Croix de Metz à Toul
"Les PIAL sont des armes de destructions massives. Les conditions d’accompagnement se dégradent", déclare Virginie Schmitt de la CGT, AESH au collège de la Croix de Metz à Toul. "On est sur les rotules. L’inclusion est devenue un travail à la chaîne, alors que les élèves en situation de handicap ont besoin de plus de temps."
En septembre 2019, les PIAL prévoyaient l’accompagnement de un à deux élèves en situation de handicap par 24h sur un établissement. Aujourd’hui, les AESH doivent accompagnés quatre à six élèves sur plusieurs établissements. L’inclusion serait devenue un travail à la chaîne, alors que les élèves en situation de handicap ont besoin de plus de temps.
Pour la Fédération Syndicale Unitaire, le vrai problème, c’est la rémunération. "L’AESH est employé à temps partiel : vingt-quatre heures semaine avec toujours plus d’élèves à accompagner", explique Stephen Singer, secrétaire départemental FSU 54. "Ce sont en majorité des femmes, qui gagnent entre 700 et 800 euros par mois et qui n’ont pas d’évolution de carrière".
C’est le cas de Sarah Goupil, de Sud Education Lorraine, elle-même AESH. "Employée par l’Education Nationale, je n’ai pas les mêmes droits que les autres personnels. Les AESH n’ont pas de statuts", nous confie-t-elle. "On est complétement méprisé. C’est la raison pour laquelle, on demandera à nouveau une audience au recteur."
En octobre 2021, l’intersyndicale avait essuyé le refus du rectorat d’être reçu dans ses locaux et mardi 5 avril 2022, le recteur a déjà prévenu qu’il en serait de même.