C’est la huitième journée mondiale du pancréas. Les médecins restent confiants dans les progrès de la recherche. Une conférence est organisée, mercredi 17 novembre à l’Hôtel de Ville de Nancy. Avec Philippe François-Steininger, de Espoir Pancréas, et le docteur Aurélien Lambert, oncologue à Nancy.
Quels progrès pour le cancer du pancréas ? C’est le thème de la conférence qui est organisée, mercredi 17 novembre 2021, à l’Hôtel de Ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) dans le cadre la huitième journée mondiale du cancer du Pancréas.
Le cancer du pancréas : 15.000 nouveaux cas par an
L’Association Nationale de Patients, Familles et Proches est à l’origine de cette soirée. Philippe François-Steininger, président d'Espoir Pancréas et Aurélien Lambert, oncologue à l’Institut de Cancérologie de Lorrain nous détaillent les progrès de la recherche et l'état des dernières avancées scientifiques.
Où en sommes-nous sur les avancées médicales cette maladie en France ?
Aurélien Lambert : "Nous sommes confiants dans l’avenir. Il existe une amélioration des traitements, notamment avec l’immuno-thérapie. C’est un traitement qui permet de renforcer le système immunitaire. Il y a également le folfirinox. Cette chimiothérapie est la plus performante. Elle permet de doubler l’espérance de vie de certains patients".
Philippe François-Steininger : "Pendant 40 ans, il n’y a pas eu d’évolutions. Le plan cancer, jusqu’en 2019, réservait 2 % de son budget vers le cancer du pancréas. Dans les années 1980, il y avait environ 2.800 cas. Nous sommes aujourd’hui à plus de 15.000 personnes. En nombre, ce n’est pas le plus important, mais c’est l’un des cancers les plus mortels".
Aurélien Lambert : "Le taux d’incidence augmente, certainement car nous dépistons de plus en plus. 8 % des patients vivent 5 ans après le diagnostic. Le but à long terme est d’atteindre une espérance de vie d’une dizaine d’années".
Philippe François-Steininger : "Il y a des progrès sur les tests de dépistage au niveau sanguin ou encore l’utilisation de nano-particules contre les tumeurs. Ce qui donne le plus d’espoir à l’heure actuelle, c’est la combinaison de thérapies, mais cela prend du temps".
Comment se caractérise le cancer du pancréas ? Quelles sont les causes de cette maladie ?
Philippe François-Steininger : "Les symptômes sont peu détectables. Il en existe des plus nets, comme les amaigrissements. L’un des principaux objectifs, est d’inciter au dépistage précoce, qui passe par les médecins généralistes".
Aurélien Lambert : "C’est un cancer qui est non douloureux. Il est très virulent, car il se développe rapidement. À peu près 80 % des patients, qui ont reçu un diagnostic, n’ont pas connu de guérison. Il y a beaucoup de récidives. En moyenne, sans traitement, une personne décède au bout de 3 mois. Avec les médicaments, nous pouvons atteindre un an d’espérance de vie".
Il y a des progrès sur les tests de dépistage au niveau sanguin. 8 % des patients vivent cinq ans après le diagnostic.
Aujourd'hui, comment assurer une meilleure prévention ?
Philippe François-Steininger : "L’objectif est de faire entendre la voix des patients et des proches. Nous essayons de sensibiliser à travers différentes actions, comme Octobre Rose le fait pour le cancer du sein".
Aurélien Lambert : "À l’Institut, nous faisons de la recherche clinique et fondamentale. Un patient qui a le cancer devrait venir dans nos études. Il y a plus de 100 études en cours d’analyse à notre établissement. Notre but est de promouvoir la recherche, c’est comme cela que nous allons avoir les meilleurs médicaments à proposer".
Le cancer du pancréas est classé dans les dix cancers les plus fréquents, position commune avec le cancer du rein. Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (International Agency for Research on Cancer, World Health Organization), le cancer du pancréas représente 2,5% des cas de cancers dans le monde.