Le cap symbolique des 100.000 vaccinés est atteint dans les centres Prouvé et Montrichard gérés par les sapeurs-pompiers. Le Syndicat Autonome s'inquiète du manque d'effectifs cet été. Il craint que des pompiers ne soient ponctionnés dans les casernes assurant les gardes opérationnelles.
Le centre de vaccination installé dans la salle Montrichard à Pont-à-Mousson est géré par les sapeurs-pompiers de Meurthe et Moselle. Il est un modèle d'organisation. Comme dans le centre Prouvé à Nancy, les soldats du feu y déploient leur tout savoir-faire. Les centres sont organisés comme une caserne expliquent les commandants Lionel Robert et Nabil Roubache.
Renforcé par des personnels de la sécurité civile, des bénévoles d'associations et de professionnels de santé venus de l’extérieur, le centre Montrichard peut vacciner 1.000 personnes par jour et Prouvé est calibré pour en vacciner entre 1.500 et 2.000.
C'est dans notre ADN
Les sapeurs-pompiers ont l’expérience des postes de secours avancés mais aussi de l’épidémie de grippe H1-N1. La machine est rodée : l’accueil, les formalités administratives et médicales, enfin l’injection. "c’est dans notre ADN de savoir s’adapter à ce type de situation" souligne le commandant coordonateur Lionel Robert.
Au quotidien, Montrichard a besoin de 40 personnes pour fonctionner à plein régime et Prouvé de 80. Les deux centres ont pour mission de rester ouverts jusqu’à la fin du mois d’août. Le Syndicat Autonome s'inquiète d’une pénurie d'effectifs cet été. En effet, des personnels et les partenaires habituels comme les ambulanciers partent en vacances.
Patrick Jacquot, président du Syndicat Autonome ne met pas en question la mobilisation des sapeurs-pompiers dans les deux vaccinodromes. Il craint que des pompiers assurant les gardes opérationnelles habituelles dans les casernes périphériques ne soient réquisitionnés pour assurer la logistique des centres de vaccination au détriment de leurs missions incendie et secours aux personnes.
On déshabille Pierre pour habiller Paul
Son collègue Valentin Martet renchérit : "nous craignons d’être en sous-effectifs. Cela risque de mettre nos collègues en danger lors d’interventions. On déshabille Pierre pour habiller Paul". L’été c’est aussi la saison des départs de feu de forêts.
Le Syndicat Autonome entend interpeler la direction mais aussi le préfet et la nouvelle présidente du conseil départemental 54 afin que les renforts nécessaires pour faire tourner les deux centres de vaccination cet été soient assurés par des personnels autres que les sapeurs-pompiers. Les syndicalistes rappellent qu’en 2019, à l'issue d'une grêve, 25 sapeurs-pompiers devaient rejoindre les effectifs meurthe et mosellans et qu’ils ne sont toujours pas arrivés. Le COVID a aussi sa part de responsabilité, il a notamment empêché la tenue des concours.