Nancy : tir de prélèvement autorisé pour abattre un loup solitaire, errant

Le préfet de Meurthe-et-Moselle, Eric Freysselinard, à l'occasion d'un point presse en fin de journée ce jeudi 4 juillet 2019, a annoncé qu'il allait autoriser l'abattage d'un loup dans le département. Il attend pour cela un arrêté ministériel autorisant ce "tir de prélèvement".
 

Eric Freysselinard, le préfet de Meurthe-et-Moselle, a annoncé jeudi 4 juillet 2019, qu'il allait autoriser dans les prochains jours l'abattage d'un loup dans le département. Il attend pour cela un arrêté ministériel pris en ce sens.

Ce tir de prélèvement s'explique, pour le représentant de l'Etat, en raison de l'attitude cet animal solitaire qui a commis de très nombreuses attaques de troupeaux sur un secteur restreint.

Entre le sud de la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et les Vosges, le canidé errant a été identifié comme unique prédateur grâce à de nombreuses photos et prélèvements génétiques. Il a commis plus de 160 attaques depuis 2017 malgré les mesures de protection:

  • 39 attaques en 2017
  • 63 en 2018
  • 50 depuis le début de l'année.

Selon le préfet, "ce loup met en danger le pastoralisme" et le coût financier de ses attaques est évalué à "près de 2,5 millions d'euros en indemnisation pour les trois départements Lorrains".

L'arrêté préfectoral des trois départements, qui sera pris à la suite de l'arrêté ministériel, permettra le tir de prélèvement qui viendra s'ajouter aux tirs de défense déjà autorisés pour huit élevages ovins de Meurthe-et-Moselle.

Ce loup peut être tué sans mettre en cause l'espèce.
- Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle

"Et je crois même", précise le préfet, "que le tuer serait sage, car il est en train de mobiliser toute une population contre lui et il dessert la cause du loup."

"Un cas particulier" pour les défenseurs du loup

De leur côté, les associations Lorraine de défense rappellent dans un communiqué que "le loup est une espèce protégée par la Convention de Berne (1979) et par la directive européenne relative à la conservation des habitats naturels (1992) (...), deux textes (qui) interdisent toute mise à mort intentionnelle."

Ils expliquent que si cet animal solitaire se conduit ainsi c'est parce que "ce loup évolue dans un contexte particulier(milieu de plaine, grandes forêts giboyeuses, divers dérangements de la faune, ...), et fait face à multitude de troupeaux de moutons, allant d'une dizaine de têtes à plusieurs centaines. Ces caractéristiques ne se rencontrent pas dans d’autres secteurs habités par les loups en France."

Une pétition a été mise en ligne par les défenseurs du loup le samedi 6 juillet, adressée à la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Elle demande de "mettre fin à la politique des tirs et de faire appliquer une véritable protection du loup, de faire cesser la haine qui sévit autour du loup et de ses protecteurs, et de de favoriser un élevage responsable et compatible avec la conservation de la biodiversité. Aimer le loup n’est pas délaisser le berger !" Elle a recueilli près de 4.500 signatures.
 
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