Nancy : sur Twitter, revivez la guerre de 1870 à travers le journal de Louis Lacroix, professeur d'histoire de l'époque

Depuis le 15 juillet, la Bibliothèque Stanislas publie chaque jour, sur Twitter, une page du journal de guerre de Louis Lacroix, professeur d'histoire à la faculté des Lettres de Nancy, et qui raconte comment il a vécu le conflit franco-prussien de 1870-71.

Depuis le 15 juillet 2020, le compte twitter @Louis_Lacroix_ vous fait revivre la guerre franco-prussienne de 1870, à travers le journal de guerre de Louis Lacroix, professeur d'histoire à la faculté de Lettres de Nancy, et contemporain du conflit. 150 ans plus tard, une page du journal sera publiée sur le réseau social, pour suivre, au jour le jour, les événements de l'époque, comme si vous y étiez. Le journal a été édité en intégralité en 1873.
 



Louis Lacroix a passé une vingtaine d'années à Nancy. Professeur d'histoire, il est un notable de la ville, proche du maire et des rédacteurs en chef des journaux de l'époque. Ce qui fait de lui un témoin privilégié des événements. Son récit commence le vendredi 15 juillet 1870, quatre jours avant la déclaration de guerre.

C'est en fait de l'espoir de conserver la paix. [...] La guerre est devenue irrévocable. La France et la Prusse vont se ruer l'une sur l'autre, comme deux locomotives lancées à grande vitesse. Qui sait laquelle des deux sera broyée dans le choc ?"

Louis Lacroix

Des mots qui ont marqué la directrice de la Bibliothèque Stanislas, Claire Haquet : "En ouvrant le livre, les trois premières phrases font un certain effet."

Au fil des pages à l'époque, au fil des tweets aujourd'hui, vous allez vivre à travers la plume de Louis Lacroix la débâcle des armées françaises, les conditions de vie à Nancy. Un compte-rendu depuis l'arrière, même si l'auteur est proche du front. Il raconte l'arrivée des troupes françaises en garnison à Nancy, avant de les voir repartir dans l'autre sens, deux mois plus tard, la queue entre les jambes.

"On y découvre que c'est une guerre moderne, l'armée prussienne est une armée de métier, elle est disciplinée et bien organisée," explique Claire Haquet. C'est ce qui coûte la victoire à la France. Nancy se retrouve sous tutelle prussienne. Louis Lacroix raconte l'arrêt des administrations, des postes et trains. Un temps, les Nancéiens ont craint d'être annexé. Un sort qui est réservé à l'Alsace et la Moselle, dès la fin du conflit.

L'initiative de la Bibliothèque Stanislas a pour objectif de parler du conflit de 1870,  moins connu que les deux Guerres mondiales, mais pourtant très important dans l'histoire du XIXe siècle et de l'histoire locale, de Nancy et de la Lorraine. "C'est une vision peu glorieuse de la France. C'est une défaite rapide et lourde", raconte Claire Haquet. La guerre franco-prussienne de 1870 s'est soldée par une défaite française.

Construction républicaine

La guerre de 1870 est pourtant un événement majeur de la fin du XIXe siècle, avec la bataille de Sedan en point d'orgue, début septembre 1870. Les armées de Napoléon III, alors empereur des Français, se font notamment écraser à Sedan, moins de deux mois après la déclaration de guerre, face aux armées prussiennes emmenées par Bismark.

Cet épisode marque la fin du Second Empire, la perte de l'Alsace-Moselle et l'affirmation de la puissance allemande en Europe. Napoléon III part en exil. C'est la fin définitive des régimes monarchiques en France. La IIIe République est proclamée. "C'est une défaite qui a permis une construction républicaine, précise Laurent Jalabert, maître de conférence en histoire à l'Université de Lorraine. Elle n'est donc pas totalement oubliée." Mais la victoire en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale, a effacé, en France, le souvenir de 1870. "Il n'y a pas eu de travail de recherche et de collecte comme ça a existé pour 1914-1918", note Laurent Jalabert.
 

On ne peut pas parler de "mémoire" de la guerre de 1870. "A travers le témoignage de Louis Lacroix, plusieurs éléments sont mis en lumière, mais ça ne reste qu'un exemple, prévient Laurent Jalabert. Et ce malgré le souci de l'auteur à recouper les informations. On est dans le souvenir historique." Louis Lacroix, à travers ce journal, avait surtout le souci que ses contemporains n'oublient pas ces événements.
 
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