Opération escargot sur l'A31 : les infirmières libérales manifestent leur colère

Les infirmiers libéraux organisent une opération escargot jeudi 15 février 2024 sur l'A31 entre Pont-à-Mousson et Nancy afin de faire entendre leur voix. "Ce n'est pas dans nos habitudes de manifester, mais on n'a pas le choix" affirme Ibtissame Messrour du syndicat convergence infirmière. Explications en 3 questions.

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Les infirmiers libéraux sont en colère et le feront savoir jeudi 15 février 2024. Afin de faire entendre leur voix, ils organisent une opération escargot sur l'A31 dès 8 heures du matin au départ de Lesménils près Pont-à-Mousson jusqu'au centre-ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Ces soignants du quotidien déplorent l'absence de revalorisation de leur rémunération ainsi qu'un manque de reconnaissance de leur métier. Ils estiment faire partie des grands oubliés du Ségur de la santé. Signé en juillet 2020, ce plan doit améliorer le fonctionnement des établissements de santé et améliorer l'offre de soins dans l'ensemble des territoires.

Ibtissame Messrour exerce en libéral depuis seize ans, elle est aussi membre du syndicat "Convergence infirmière". Nous lui avons posé trois questions afin de mieux comprendre quel est son quotidien professionnel et pourquoi il n'est plus possible de travailler pour une rémunération des actes aussi faible.

Pourquoi rejoindrez-vous la manifestation demain jeudi ?

Vous savez, je préfère être auprès de mes patients plutôt que de manifester. Les infirmiers libéraux jouent un rôle central dans le système de santé. Ils apportent des soins qui sont essentiels pour le maintien à domicile des personnes dans le cadre des soins ambulatoires. Il y a aussi les soins palliatifs à domicile, on accompagne les personnes en fin de vie. Toutes ces missions, nous sommes les seuls à les assurer. Il faut aussi savoir que les infirmiers libéraux travaillent tous les jours, sept jours sur sept et tous les week-ends. Un patient qui a un problème avec sa pompe de morphine ou des douleurs aiguës par exemple, on va se lever la nuit et se déplacer.

Vous déplorez aussi l'absence de revalorisation du tarif de vos actes depuis de nombreuses années 

Il faut savoir que nous sommes rémunérés sur la base de ce que l'on appelle la "lettre clé". Le montant de l'acte médical de base est de 3,15 € et il n'a pas été revalorisé depuis bientôt quinze ans ! Toutes les charges à côté ont explosé donc, ça devient compliqué d'assurer le fonctionnement du cabinet. Depuis le 28 janvier 2024, les frais de déplacement sont passés à 2,75 €. Donc concrètement, on est payé 4,50 € l'acte. Ce n'est plus possible. Nous sommes des soignants, on ne veut pas faire passer l'aspect financier avant le bien-être des patients. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes aussi des chefs d'entreprise et que nous avons des charges de plus en plus lourdes à payer.

Vous êtes contrainte de travailler jusqu'à 67 ans, pourquoi est-ce inenvisageable dans votre métier ?

Pour nous, infirmiers libéraux, notre départ à la retraite est bloqué à 67 ans. J'aime mon travail, mais travailler au rythme actuel est impossible. Je dois multiplier les interventions et les actes pour m'en sortir. C'est inconcevable de tenir le coup même si j'aime mon métier. Une étude a été faite par le syndicat "Convergence infirmière". Elle montre que la population des infirmières libérales commence à souffrir de troubles musculosquelettiques à partir de l'âge de quarante-cinq ans. L'espérance de vie d'une infirmière libérale par rapport au reste de la population est inférieure de sept ans.

L'opération escargot démarrera jeudi 15 février à huit heures du matin depuis l’aire de covoiturage de Lesménils sur l'A31. Le convoi rejoindra la place de la République à Nancy. 

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