Au procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, devant la cour d'assises spéciale de Paris, le Lorrain Farid Khelil a été condamné à dix ans de prison. Il était poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste.
Le procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray s'est achevé mercredi 9 mars 2022. Farid Khelil, 36 ans, cousin d'Abdel-Malik Petitjean, l'un des deux assaillants, est condamné à dix ans de prison. Les deux autres accusés ont été respectivement condamné à huit et treize ans de réclusion.
Le 26 juillet 2016, deux terroristes ont commis un attentat dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, où ils ont tué le père Jacques Hamel et ont grièvement blessé Guy Coponet qui assistait à la messe. Ils ont été tués à la sortie de l'édifice religieux.
Le procureur de la République de Paris avait requis neuf ans de réclusion pour Farid Khelil. Il habite dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle) entre Liverdun, Vandoeuvre et Heillecourt. La cour lui reproche d’avoir été au courant des projets terroristes de son cousin, le terroriste Abdel-Malik Petitjean.
Ancien chauffeur routier, Farid Khelil est également soupçonné d’avoir voulu rejoindre la Syrie. Il avoue "y avoir pensé mais je ne l’aurais jamais fait. C’était un fantasme"; Ainsi, le jour de l’attentat, l'accusé est allé au commissariat de Nancy pour indiquer qu’il détient des informations sur un attentat en préparation en région parisienne. Il maintient "ne pas savoir qu’un attentat a eu lieu le matin même à #SaintEtienneDuRouvray."
Devant la cour d'assises spéciale de Paris les derniers mots des accusés ont été marqués par le "pardon". L'accusation avait requis sept ans de prison pour Yassine Sebaihia, neuf pour Farid Khelil et quatorze pour Jean-Philippe Steven Jean Louis, poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste", et la perpétuité pour Rachid Kassim, instigateur présumé de l'attentat, absent car probablement mort en Irak.
Un départ en Syrie
Farid Khelil reconnaît avoir projeté un départ en Syrie avec son cousin Abdel-Malik Petitjean et Jean-Philippe Steven Jean Louis. Son avocate a demandé un jugement "avec de la mesure, de l'humanité et de l'humilité". Lorsqu'il a appris l'attentat, "il n'a pas pensé que l'auteur pouvait être son cousin" et "l'accusation n'a pas le moindre élément de début de preuve pour le démontrer", assure l'avocate.
Alors que les services de renseignement n'ont pas décelé de risque de passage à l'acte imminent chez les deux jihadistes de 19 ans, on ne peut pas "faire montre d'une telle intransigeance et d'une telle sévérité avec Farid Khelil", estime-t-elle. En "situation de vulnérabilité" au moment des faits, "ce que cherche Farid Khelil" en rejoignant la "jihadosphère", "c'est la relation avec son cousin et non l'idéologie", assure Simon Clemenceau, l'autre avocat de Farid Khelil.