Sidney : "HIP-HOP", souvenirs d'une émission culte et d'un animateur de légende

La Métropole du Grand Nancy accueille jusqu'au 28 octobre 2023 la crème du breaking. Battles, conférences, découvertes... l'occasion rêvée de se frotter à la danse et aux cultures urbaines. Parmi les invités présents, Sidney, l'emblématique présentateur de l'émission culte "HIP-HOP". Séquence souvenirs.

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"C’est incroyable de voir Sidney et d’écouter ses histoires. Mon père regardait ses émissions et là, je suis à côté de lui, c’est cool. Je pourrai le dire à mon père". La fierté se lit sur le visage du Calaisien Martin Lejeune, alias "B Boy Martin", membre de l'équipe de France de Breaking, médaillé d'argent aux jeux Olympiques de la jeunesse et présent à Nancy à l'occasion de la Nancy Breaking Week, une semaine d'événements inédits autour de cette danse et des cultures urbaines, en partenariat avec la Fédération française de danse.

Car la star du soir, dans les grands salons de l’hôtel de ville, plus habitués à accueillir écrivains, chefs d’entreprise ou ministres, c’est le breakdance. Mais surtout un certain Patrick Duteuil alias Sidney. 68 ans, la casquette bien vissée, t-shirt, survêt, basket, l’animateur-musicien-compositeur-danseur est une légende vivante.

Je ne pensais pas que le hip-hop durerait autant et qu'on en parlerait même encore en 2023

Sidney

En 1984, son émission culte "H.I.P. H.O.P" a popularisé la culture hip-hop en France. Tous les dimanches, en début d’après-midi sur TF1, de janvier à décembre 1984, juste après la série américaine, Starsky et Hutch, la culture hip-hop avait son rendez-vous cathodique à une heure de grande écoute. Dans un décor de graffiti et d’échafaudages censés rappeler le "New York Ghetto", Sidney a popularisé plus qu’un genre, une culture. "Je ne pensais pas que le hip-hop durerait autant et qu'on en parlerait même encore en 2023" déclare-t-il sans aucune nostalgie, "et je pensais encore moins qu'on m’appellerait pour des battles ou des conférences. C’est assez incroyable. J'ai l'impression que j'ai fait quelque chose de formidable dans ma vie. C'est pas moi qui ai tout créé, mais voilà, je suis content d'y avoir participé".

Après le traditionnel et incontournable "Bonjour, les frères et les sœurs !", Sidney reçoit dans son émission les pionniers du mouvement hip-hop. Parmi eux, des graffeurs comme Futura 2000, les breakdancers du Rock Steady Crew et surtout la crème de la musique comme Sugarhill Gang, Herbie Hancock, et Afrika Bambaataa, considéré comme un des créateurs du mouvement hip-hop et le fondateur de la Zulu Nation. Même Madonna fait des pieds et des mains pour figurer parmi les invités. Le premier présentateur noir à la télévision française a les honneurs du New York Times comme un certain... Michael Jackson. "H.I.P. H.O.P" n'existe nulle part ailleurs dans le monde. C'est un monument.

Hip-hop, don't stop !

Dans ces conditions et malgré une seule et unique saison, l’émission reste gravée dans les mémoires de toute une génération. Un livre d'histoire qui n'en finit pas de sortir de nouveaux tomes. "Dans la culture hip-hop, on apprend tous les jours", poursuit Sidney, "j'apprends avec la génération d'aujourd'hui. Le hip-hop bouge, se transforme... On est dans une culture de création avec des gens passionnés, de l'image au son, qui ne s'arrête jamais. Je dis souvent "Hip-hop, don't stop". Pourquoi aujourd'hui encore des pianistes jouent du Beethoven ou du Chopin ? Le hip-hop, c'est pareil, ça sera pareil".

Quarante ans après "H.I.P. H.O.P", le breaking fera ses premiers pas aux JO à Paris. "Le hip-hop aux Jeux Olympiques, j'y croyais encore moins" s'amuse Sidney. Après le grand succès rencontré par la discipline lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires, en 2018, c’est à l’occasion des Jeux de Paris 2024 que le breaking entrera encore un peu plus dans le monde de l’olympisme. Il s’inscrira cette fois au programme des Jeux Olympiques, en tant que sport additionnel, en compagnie du surf, du skateboard et de l’escalade. "On va être aux JO, très bien. Qu'on y reste ou pas, on s'en moque. Ce qui compte, c'est la culture et c'est une culture à part entière. Et elle plaît à tout le monde, toutes les couleurs, toutes les races, c'est le top".

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