Si le gouvernement a annoncé un plan massif pour améliorer le quotidien des soignants et des malades, à Toul près de Nancy, l’hôpital Saint-Charles a reçu un coup de massue. Une demande d’économie budgétaire de 384.000 euros. Un comité de défense manifeste ce lundi 08 juin à 17h.
Le comité de défense de l’hôpital Saint-Charles de Toul (Meurthe-et-Moselle) a réussi en quelques jours a réunir plusieurs dizaines de personnes. Il se rassemble ce lundi 8 juin 2020 devant l'établissement à 17h, avec banderoles, pancartes et prises de parole à l'intention des personnels de santé et de la population
Budget amputé
En pleine crise sanitaire, l’hôpital a été informé par l’Agence Régionale de Santé Grand-Est de l'amputation de son budget annuel de 384.000 euros. Une économie qui pourrait signer la fermeture du service de petite chirurgie de nuit de cet hôpital de proximité. De quoi mobiliser les élus du Toulois, le maire (Divers Gauche) Alde Harmand, fraichement réélu et le député PS Dominique Potier qui ont écrit au ministre de la santé, Olivier Veran, pour demander l’annulation de ce plan de restructuration et d'économie.
Reçu mercredi 03 juin dernier, par Marie-Ange Desailly-Chanson, la nouvelle directrice de l’Agence Régionale de Santé Grand-Est, le premier magistrat de la ville confirme ce plan d’économie mais se montre rassurant. "La permanence de soins de nuit sera assurée jusqu’à la fin de l’année. Mais il n’est pas aberrant d’envisager de supprimer les actes chirurgicaux d’urgence en nuit profonde. L’hôpital Saint-Charles n’en réalise qu’une petit dizaine chaque année", précise Adle Harmand.
Le maire de la ville avoue une demi victoire, et précise qu’une étude sera menée jusqu’à la fin d’année pour réfléchir aux différentes possibilités de travail et coopérations futures avec les autres hôpitaux de proximité et le CHRU de Nancy.
Un collectif pas convaincu
Des annonces qui ne rassurent pas certains soignants et une partie de la population touloise qui ont décidé de se réunir dans un comité pour organiser la défense de l'hôpital Saint-Charles. "Si demain on commence à diminuer les services d’un hôpital, il faut craindre 'l’effet boule de neige' : moins d’actes réalisés, moins de rentabilité, on sait très bien que le schéma programmé c’est la fermeture de ces hôpitaux de proximité et des maternités", explique Luc Ferretti, porte-parole du collectif.
Le représentant du collectif pour la défense de l’hôpital de Toul ne croit pas aux annonces du "Ségur de la santé" promis par le gouvernement : "que des paroles, pas d’acte concret". Luc Ferretti constate que l’Etat est bien présent au chevet de l’économie française en injectant des milliards chez Air-France, Renault et Peugeot mais "qu’en est-il pour l’hôpital", s’interroge-t-il.