L’Institut de formation des Aides-Soignants de Nancy accueille depuis trois mois une nouvelle élève pas tout à fait comme les autres. À peine quelques centimètres, pleine de poils et avec de grandes oreilles, Vénus, une chienne Cavalier King-Charles de sept mois, est en formation dans l’établissement pour apprendre à soutenir émotionnellement les étudiants.
Depuis trois mois, l'Institut de formation des Aides-Soignants de Nancy (Meurthe-et-Moselle) accueille un bien drôle d'élève. Petite taille, blanche et marron, yeux globuleux, grandes oreilles, la jeune recrue n’est autre que Vénus, un Cavalier King-Charles de 7 mois.
Quelque peu différente de ses camarades, Vénus est surtout là pour les soutenir émotionnellement : "Nous ne sommes encore qu’en phase d’éducation car elle est jeune. Lorsque j’ai pris mes fonctions en août 2023, j’ai rencontré une population avec des difficultés sociales, économiques, psychologiques et parfois des étudiants qui souffraient d’un manque de confiance en eux. Alors, j'ai pensé à la médiation animale pour redonner confiance et diminuer le stress notamment", explique Virginie Simon, maîtresse de la petite chienne, cadre supérieur de santé et directrice adjointe de l’établissement.
Un soutien important
Un soutien intéressant en particulier lorsque les étudiants doivent faire remonter leurs émotions. "Elle est là lors des séances d’analyse de pratique professionnelle par exemple. Ils rentrent de stage et nous expriment leur ressenti, comment ils ont vécu les choses, l’animal à un sens pour verbaliser cela", détaille Virginie Simon.
La présence de la petite chienne semble porter ses fruits : "Récemment, une élève avait besoin de se confier à nous sur ses difficultés, elle a tout de suite demandé si Vénus serait présente et elle voulait qu’elle le soit. Il y a un vrai intérêt dans ces circonstances", ajoute la maîtresse.
Si Vénus n’est pas encore complètement formée, elle s’intègre déjà parfaitement dans son nouvel environnement : "Elle est extrêmement sociable et très contente de voir du monde même si c’est un petit animal qui a son caractère et donc qui peut ne pas avoir envie", précise Virginie Simon, dans un sourire. Encore très jeune, Vénus ne supporte pour l’instant que des demi-journées : "À la fin de la demi-journée, elle nous fait comprendre qu’elle veut rentrer. Alors, je la rentre, le but, c'est que ça apporte du positif à tout le monde", explique la directrice adjointe.
Vénus d'ores et déjà adoptée
Les étudiants en redemandent : "Là, les élèves ont envie de s’en occuper à l’intercours. Ils disent que ça les détend, les déstresse avant les évaluations. C’est bien car c’est une forme de responsabilisation. Donc, on va réfléchir à cette possibilité mais il faudra mettre en place une charte", prévient la cadre supérieure.
Tout l’établissement semble conquis par ce petit effectif supplémentaire. Quand Vénus n’est pas avec les étudiants, elle passe ses heures de "travail", entre le bureau de Virginie Simon et le local des formateurs. "Elle se promène comme elle a envie mais toujours sous surveillance", précise-t-elle. Joueuse, la jeune chienne met toute l’équipe à contribution pour s’occuper d’elle.
Un bilan positif qui n’est pourtant que le début d’une longue aventure. Bientôt, Virginie retournera sur les bancs de l’école pour passer l’Attestation de Connaissances pour les animaux de compagnie d’espèces domestiques, une attestation obligatoire pour travailler au contact des animaux domestiques. Très impliquée dans ce projet, Virginie Simon souhaiterait aussi participer à une formation de plusieurs mois avec sa chienne pour perfectionner son approche avec les étudiants.