Un lieu entièrement dédié aux danses urbaines ouvre ses portes, "ça aide à vaincre toutes les timidités"

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Fondée en 2018, l'association K&Move compte 209 adhérents à Tomblaine, tous fans de danses urbaines.
L'association K&Move va pouvoir proposer ses cours de danses urbaines dans une toute nouvelle salle dédiée à Tomblaine. ©France Télévisions

La municipalité de Tomblaine dans la banlieue de Nancy inaugure samedi 1er février une maison de la danse baptisée Joséphine Baker. Les sept associations de la ville vont pouvoir y donner leurs cours. Parmi elles, K&Move fondée par Karima Khiri en 2018, qui rassemble plus de 200 danseurs et était obligée jusque-là de refuser les nouvelles inscriptions.

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Entre les sacs de frappe et les tapis de protection, les élèves de l’association K&Move poussent les murs de la salle de sport qui leur est affectée à l’espace Jean Jaurès de Tomblaine. À côté on pousse de la fonte, pendant que le cours de percussions sur bidons rivalise avec la petite sono des danseurs.

J’ai fondé l’association en 2018, avec quatre filles. Rapidement on est passé à une trentaine et aujourd’hui j’ai 209 inscrits ! Je ne peux plus prendre personne, je suis obligée de refuser les nouvelles inscriptions

Karima Khiri, présidente de l'association K&Move

Karima Khiri, fondatrice et présidente de l’asso, n’est pas peu fière de l’annoncer à son groupe d’adolescents du mercredi après-midi : "n’oubliez pas, c’est notre dernière séance ici, la prochaine on sera dans les nouveaux locaux tout neufs". Tonnerre d’applaudissements et cris de joie.

Sherynn sa fille mène la séance. Elle a beau demander aux danseuses et danseurs de s’étaler au maximum, impossible d’enchaîner les pas de la chorégraphie sans se marcher dessus ou embrasser le mur.

L'association K&Move, comme six autres associations de Tomblaine, va déménager prochainement pour intégrer des nouveaux locaux tout neufs. © Anna Mazzer-Pirodon/France 3 Lorraine

Les locaux actuels sont trop exigus, et elle manque également d’encadrants. Sherynn a pris le relais, et deux autres jeunes femmes se forment actuellement pour prendre en charge prochainement les danseuses et danseurs. "Je fais ça bénévolement, par passion" explique la présidente qui expose une par une les vertus de la danse hip-hop : "on voit arriver des jeunes qui sont très timides et parfois complexés. On leur parle de la culture hip-hop, de nos valeurs, et on les voit se transformer rapidement".

Les ados enchaînent les pas à un rythme soutenu, sans musique d’abord pour bien imprimer les gestes de la chorégraphie, et puis Sherynn face au miroir corrige les positions. Et donne de la voix, sourire jusqu’aux oreilles : "je viens de la gymnastique, et je me suis tournée ensuite vers la danse, ça m’a tellement apporté… Aujourd’hui je veux rendre à mon tour à tous ces jeunes". La jeune femme de vingt ans reconnaît des débuts difficiles : "les jeunes avaient l’habitude de Karima, ma maman. J’ai dû m’adapter, faire mes preuves, et aujourd’hui ça roule tout seul".

La grande famille des danses urbaines

Le soir, les adultes investissent le studio de danse de l’espace Jean Jaurès. Parquet impeccable et miroir XXL, Sherynn envoie les watts, et déroule les nouveaux mouvements à une trentaine de danseuses et danseurs. "Mon style, c’est de l’afro, mais j’y mêle aussi du hip-hop, et ma touche perso… J’aime les ondulations par exemple" explique la jeune femme.

Dans le groupe, deux hommes, dont Jaron, qui effectue un service civique dans une école primaire de Nancy. "Je voulais danser quand je suis arrivé à Nancy, j’ai découvert qu’il y avait des cours de hip-hop, c’est accessible financièrement pour moi donc je suis venu et tout de suite j’ai eu l’impression d’intégrer une grande famille" souffle l’Allemand originaire de Iena, au sud-ouest de Berlin.

Nadia avoue adorer Céline Dion et Claude François, "des vieux trucs mais qui me font bouger". Elle trouve également du plaisir dans les chorégraphies de Sherynn : "le rythme est intense, on enchaîne vite les mouvements, j’adore ça".

Jaron, originaire de Iena près de Berlin, apprécie l'ambiance familiale de l'association et ses tarifs accessibles © Anna Mazzer-Pirodon/France 3 Lorraine

Pendant une heure, les danseuses et danseurs vont travailler un passage d’une trentaine de secondes, encore et encore : "une chorégraphie chez nous c’est trois minutes environ, mais on peut mettre plusieurs mois à la mettre parfaitement au point" explique Sherynn.

L’association K&Move porte également un groupe qui pratique la compétition, la team K&Move qui affronte d’autres groupes affûtés partout en France. "On prépare un gros événement à Nancy" souffle Karima, "avec des danseurs de partout, mais c’est un peu tôt pour en parler".

Seule certitude : dès la semaine prochaine, ils auront des locaux tout neufs pour se préparer, une ancienne école primaire. Refaite à neuf, elle se situe juste en face et a été baptisée Joséphine Baker. Nous n’avons pas pu visiter la nouvelle salle de danse, entièrement dédiée aux cultures urbaines. Les danseurs les découvriront à l’inauguration le samedi 1er février 2025, en même temps que les VIP invités pour l’occasion. 

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