Violences, tracas administratifs et déconsidération, face à l'augmentation des démissions, le président des maires ruraux réclame à l'État, un véritable statut pour les édiles.
Ils sont surchargés par la paperasse, harcelés par l'administration, voire agresser par leurs administrés, Les maires de France ont le blues. "Le choix d'ici" dans le journal du jeudi 28 mars 2024 sur France3, s'est penché sur les raisons qui poussent les édiles à la démission. Notre journaliste Aurélie Renard s'est intéressée à une grande étude réalisée par le Centre d'étude de la vie politique française pour l'Association des maires de France.
Des démissions sont en forte augmentation
Il en ressort que les démissions sont en forte augmentation depuis 2020. Quatre cent cinquante par an en France en moyenne, c'est beaucoup plus que lors de la précédente mandature entre 2014 et 2020 où le rythme était de trois cent cinquante démissions par an.
Maire de Suisse (Moselle), Jean-Luc Klein a jeté l'éponge il y a six mois. À l'origine de sa démission, la décision de l'État de maintenir un rassemblement des Gens du voyage alors qu'il s'était engagé à trouver un autre lieu : "c''est un manque de loyauté. La loyauté, c'est un des fondamentaux qui doit animer les relations entre l'État et les maires".
Alain Grandclerc, maire de Dombasle-devant-Darney (Vosges) a rempilé en 2020, faute de successeur pour gérer le village de quatre-vingts habitants. Aujourd'hui, il est désabusé et l'exprime sans détours : "Il faut laisser la place aux jeunes. S'ils la prennent tant mieux, sinon tant pis pour les gens. S’il arrive quelque chose, tant pis, démerdez-vous".
Quant à Dominique Georgé, le maire de Jeanménil (Vosges), il a été menacé d'une arme lors d'une altercation entre deux habitants de sa commune.
Pour un véritable statut de maire
Michel Fournier, le président des maires ruraux, confirme les difficultés liées aux incivilités, aux tracas administratifs, aux tâches chronophages. À l’instar de ses collègues, il réclame de manière urgente un véritable statut pour les maires, proposition à laquelle l'État, pour l'heure, reste sourd.