Les surveillants du centre pénitentiaire de Montmédy (Meuse) bloquent l’établissement ce mardi 6 avril 2023. Agressions du personnel, voitures brûlées, ils décrivent une situation de plus en plus alarmante.
La mobilisation a commencé tôt ce matin du 6 avril 2023. Pas moins de 70 employés, pour l'essentiel des surveillants de la prison, ont bloqué dès 05h45 le centre de détention de Montmédy (Meuse), à la frontière belge. Éprouvés par leurs conditions de travail, ils réclament des mesures de sécurité et une réaction de la direction, après un nouvel incident survenu en début de semaine.
Des incidents à répétition
En colère, ils décrivent une situation de plus en plus inquiétante et des incidents à répétition. Dans la nuit du 25 au 26 mars 2023, le personnel du centre de détention de Montmédy découvre trois voitures en train de brûler sur le parking de l’établissement, dont deux appartenant à des employés. Quelques jours plus tard seulement, lundi 3 avril, une nouvelle épreuve les accable. Un détenu s’en prend à deux surveillants pénitentiaires et les agresse violemment physiquement, pendant la distribution des repas.
Il faut impérativement sécuriser le site et le personnel
Jean-Claude Roussy, secrétaire général régional de l’Ufap-Unsa
Cette structure meusienne, proche de la frontière belge, compte une centaine de surveillants pénitentiaires et présente une capacité d'accueil de 335 places. “Ici, on a des profils difficiles, les détenus qui ont provoqué des incidents sur d’autres établissements pénitentiaires sont amenés ici. Il faut impérativement sécuriser le site et le personnel. Il y a des agressions, des voitures brûlées, on reçoit régulièrement des projections depuis l'extérieur, certains détenus se font même livrer des stupéfiants par drone. Dans cette situation, on ne peut pas travailler normalement”, insiste Jean-Claude Roussy, secrétaire général régional de l’Ufap-Unsa.
L’administration doit prendre la mesure du mal être de ses employés
Jean-Claude Roussy, secrétaire général régional de l’Ufap-Unsa
La mobilisation, à l'appel des syndicats Ufap et FO, est suivie par la grande majorité du personnel. “C'est une profession difficile. On manque bien sûr d’effectifs, mais le plus gros souci c’est le manque de management local. Il faut que notre direction réagisse, le climat local est délétère. C'est une profession difficile, le personnel est fatigué, usé. L’administration doit prendre la mesure du mal être de ses employés et trouver des solutions pour assainir la situation”, ajoute le secrétaire général régional de l’Ufap-Unsa.
Le centre de détention de Montmédy est l'un des trois établissements pénitentiaires du département de la Meuse.