Septembre 2018 : les premiers cas de sangliers porteurs de la peste porcine africaine sont détectés en Belgique. Pour éviter la propagation de la maladie, des battues sont régulièrement organisées à la frontière franco-belge. Objectif : éradiquer sangliers, laies et marcassins. Illustration à Breux.
«On se doit de tuer tous les sangliers !». La consigne est on ne peut plus claire. Elle est signée Guy Pereira, président de la société de chasse de Breux et directeur de battue. «Plus de sangliers dans ce qu’on appelle la zone blanche. C’est une zone tampon qui se situe le long de la frontière franco-belge. On se doit mettre à mal la population pour empêcher l'introduction sur le territoire national de la peste porcine africaine».
Il faut dire que l'enjeu est énorme. Un seul cas de peste porcine africaine (PPA) en France et c'est l'ensemble de la filière porcine française qui serait interdite d'exportation... Même si aucun élevage n'est touché.
Du coup, l’Etat ne lésine pas sur les moyens. Une clôture a été érigée entre la France et la Belgique et de nombreuses battues sont régulièrement organisées. Des battues qui donnent l’autorisation d’abattre non seulement les sangliers mais aussi les laies et les marcassins.
Ce n’est pas de la chasse, c’est de la destruction
Jean-Marc, Chasseur
«C’est une chasse qui nous fait beaucoup de peine» avoue Jean-Marc Chevalier, chasseur et participant à l’opération. «Ce n’est pas de la chasse, c’est de la destruction. On sait qu’après, pendant au moins dix ans, on n’aura plus de sanglier. C’est inédit et on espère qu’on n’aura pas à le refaire. Mais on est obligé pour être indemne de la PPA. La crainte, c’est toujours d’avoir des sangliers qui soient porteurs sains. On estimle qu’il en reste une quinzaine à abattre… Mais encore une fois, je le répète, ce n’est pas de la chasse».
La nuit, les services de l’Etat pratiquent également la chasse aux sangliers avec des carabines spécialement équipées de caméras thermiques.