Davy Watrin s'est lancé dans un projet un peu fou : assembler lui-même une Formule 1, d'abord dans son salon puis dans son garage. Ce passionné doit étrenner sa voiture lors d'une course fin mai en Belgique.
Davy Watrin est passionné de courses automobiles depuis son enfance. Il a une admiration pour le pilote brésilien Ayrton Senna, disparu tragiquement lors d'un grand prix en 1994. Il est allé jusqu'à tatouer sa signature sur son avant-bras. "Depuis tout petit, c'est mon idole. J'ai souvenir des bagarres entre Ayrton Senna et Alain Prost. À ce moment-là, c'était vraiment de la compétition à l'état pur. Il y avait de la bataille", raconte Davy, aujourd'hui âgé de 43 ans.
Les dimanches passés à vibrer devant la télévision font naître en lui une envie. "Je voulais faire une école de pilotage, mais forcément, c'était un gros budget. Mes parents étaient des ouvriers donc ce n'était pas possible", explique-t-il. Sa passion ne l'a pas quitté pour autant.
Depuis une quinzaine d'années, Davy Watrin exerce comme peintre aéronautique chez Mecanyvois, à Carignan dans les Ardennes. Il habite à une vingtaine de kilomètres de là, à Stenay (Meuse). C'est là qu'il s'est lancé dans un défi un peu fou : celui de construire de ses mains une Formule 1.
Des heures de travail
Chaque soir, après le travail, il passe des heures sur son projet. Après avoir déniché une cellule de survie - cette partie de la voiture qui protège le pilote en cas de retournement - il se lance dans la construction du véhicule dans son salon, "tranquille devant la télé".
"J'avais mis la cellule de survie sur des tréteaux. Au fur et à mesure, je dessinais les pièces que j'allais mettre dessus. Et ça a commencé à faire une voiture", raconte Davy. Mais le bolide finit par être un peu trop encombrant.
Direction donc le garage. "J'ai fait tout le système de suspension, la direction, les freins, tout le train arrière." Les ailerons avant et arrière sont façonnés dans de la tôle aluminium. "C'est long !", sourit le passionné. La carrosserie, elle, est en fibre de verre.
Ça s'est fait petit à petit, mais ça m'a coûté dans les 20 000 euros pour les pièces. Et il ne faut pas compter la main d'œuvre.
Davy Watrin
250 chevaux sous le capot
Vue de l'extérieur, la voiture ressemble en tous points à une Formule 1. "Au niveau du châssis, en largeur et en longueur, elle est identique." Mais si on regarde sous le capot, ce n'est pas tout à fait la même chose. "C'est un moteur de moto de 1300 cm³, qui a été légèrement modifié pour passer de 200 à 250 chevaux."
En 2020, Davy avait déjà reproduit la McLaren MP4/4 d'Aytron Senna. Un modèle qu'il a finalement cédé à un passionné du sud-est de la France. S'il a financé de lui-même l'essentiel des pièces de son nouveau projet, il a pu trouver deux sponsors pour l'accompagner en compétition : son employeur, Mecanyvois, et le garage Renault de Stenay. Ce dernier ne le soutient pas financièrement, mais va lui fournir un camion atelier lors des courses.
La voiture, qui pèse 450 kilos tout compris, roulera pour la première fois en compétition le 28 mai prochain, à Chimay en Belgique. Ce sprint sera une première occasion pour tester la voiture. Davy Watrin compte ensuite participer à des courses de côte. Il a déjà repéré deux dates en Alsace.