Cette sculpture - qui trône depuis 1928 au cœur du cimetière des prisonniers de guerre de Sarrebourg - est appelée « le géant » représente un guerrier sans vêtements, à genoux, tenant la poignée d'un glaive brisé.
Une œuvre symbolique réalisée en Allemagne par un soldat captif. C'est le seul monument dédié à ces soldats longtemps restés des oubliés de la Grande Guerre.
Entre 1914 et 1918, 540 000 soldats français sont faits prisonniers sur le front ouest.
Une masse de captifs totalement inédite à l'époque. Pour y faire face, les Allemands ont créé 200 camps. Le sort de ces prisonniers est régi par les conventions internationales sur le droit de la guerre.
Internés dans des Oflags, les officiers sont dispensés de travail. Les hommes de troupe peuvent, eux, servir de main d’œuvre. Des camps de travail, annexes des Stalags, couvrent l'ensemble du territoire du Reich.
Dès 1914, les prisonniers deviennent un enjeu de propagande.
Pour répondre aux accusations françaises de mauvais traitements, les Allemands publient à partir d'avril 1915 la liste des prisonniers de guerre dans la Gazette des Ardennes. Une façon de rassurer les familles françaises sur le sort des « portés disparus». L'occasion aussi de porter atteinte au moral à l'ennemi. Malgré les images rassurantes diffusées, les conditions de vie dans les camps se détériorent année après année, du fait des maladies et des pénuries alimentaires qui touchent l'Allemagne.
40 000 soldats français meurent en captivité...
Lorsque la guerre se termine, ces victimes sont traitées comme des soldats de seconde zone. La nation exalte les combattants victorieux. Dans l'opinion publique, les prisonniers sont parfois suspectés de s'être mis volontairement à l'écart des combats.
Il faudra l'action militante d'anciens captifs pour aboutir à leur reconnaissance. Elle n'intervient qu'en 1926 avec l'inauguration à Sarrebourg du cimetière dédié aux soldats morts en captivité.
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