C'est à relativiser et à expliquer. Reste que les propriétaires fonciers des 44 communes de l'agglomération messine vont voir leur taxe grimper de 91.7% dans l'avis d'imposition qu'ils vont recevoir. Un quasi-record de France derrière l'agglomération nantaise. Décryptage et explications :
91.7%, l'augmentation de la taxe foncière décidée par les élus de Metz Métropole peut sembler vertigineuse ! Elle fait en tout cas causer dans les 44 communes de l'agglomération. A priori inouïe, cette augmentation cache en réalité une situation bien plus complexe.Petit rappel mathématique...
Un taux d'augmentation en soi ne veut rien dire. Si vous payez un euro d'impôt et que l'on augmente de 100% votre taux d'imposition, vous ne paierez que 2 euros l'année suivante... Mais si payez 100 euros et que l'on vous augmente de 100%, c'est 200 euros que vous paierez !
C'est un peu la situation à Metz Métropole. Et elle est mathématiquement simple...
Le taux d'imposition n'étant que de 1.09%, l'augmentation de 91.7% la fera passer à 2.09% en 2016. Conséquence sur le porte-monnaie des contribuables, pour la très grande majorité des contribuables de l'agglo, cela ne devrait représenter qu'une faible augmentation en valeur.
Ainsi, 60% des propriétaires auront à débourser moins de 18 euros de plus sur leur taxe foncière pour la part revenant à Metz Métropole.
Quand je me regarde, je me fais peur... Mais quand je me compare, je me rassure
La formule est célèbre dans le milieu politique ! Effectivement, pour savoir si les habitants de l'agglo sont surtaxés, le mieux est encore de comparer avec les autres grandes agglomérations de la région.
Metz, un bon élève de la fiscalité locale
Et les chiffres additionnés de la taxe foncière part Ville + part Agglomération le prouvent, les Messins sont plutôt moins taxés que les autres sur leur propriétés bâties.
Taux de taxe foncière 2016 Villes + Agglomérations du Grand-Est
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© France 3 Lorraine Cassandra Bijeard
Pourquoi tant de hausse ?
Alors pourquoi les élus ont-ils pris le risque de cette augmentation de taux record dont on pouvait penser qu'elle serait hautement impopulaire ?
L'explication tient en deux raisons : Baisse des recettes et volonté d'investir.
L'Etat moins généreux
La Dotation Globale de Fonctionnement, c'est ce que donne l'Etat chaque année aux collectivités pour vivre. Mais pour désendetter la France, il a également imposé aux collectivités une cure d'amaigrissement budgétaire. Ainsi depuis 2012, l'Etat a versé quelques 14 millions d'euros de moins à Metz Métropole. Rien que pour l'année 2016, le manque à gagner s'élèvera à 3.8 millions d'euros sur un budget de fonctionnement d'environ 150 millions d'euros (hors reversement aux communes).
Economiser mais aussi investir
Si l'intercommunalité messine a fait des efforts d'économie pour compenser la baisse des dotations, elle veut néanmoins continuer à investir. Elle doit aussi aussi continuer à honorer les crédits qu'elle a pu contracter durant les belles années. Des années où elle ne savait pas qu'elle serait contrainte par la disette des dotations.
Il en va ainsi d'investissements lourds comme le Mettis ou la mise en place des nouveaux conteneurs d'ordures ménagères. Et plus récemment, du choix de construire un nouveau centre des congrès de 60 millions.
"Continuer à investir pour préparer le futur" dit-on traditionnellement chez les élus. Le plan pluriannuel de Metz Métropole prévoit ainsi 173 millions d'euros d'investissements sur la période 2016-2020. Et pour ce faire, l'un des rares leviers à l'usage des élus demeure souvent l'impôt...
Une précision importante quand même, Metz Métropole n'avait pas augmenté sa taxe foncière depuis 2010.