A quelle mobilisation s'attendre pour le 1er mai ?

L'année dernière, plus de dix mille personnes avaient manifesté à Metz et à Nancy le 1er mai, en pleine bagarre sur la réforme des retraites. Cette année, combien seront-ils à battre la pavé ? Beaucoup moins selon les syndicats qui s'attendent à une participation plus traditionnelle.

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Souvenez-vous, l'an dernier les cortèges du 1er mai avaient battu des records de participation en Lorraine. A Metz comme à Nancy par exemple, les organisations syndicales se félicitaient d'avoir pu mobiliser au moins dix mille personnes dans les deux plus grandes villes de Lorraine. Nous étions alors en pleine bataille contre la réforme des retraites. Un an plus tard, le texte a été adopté et les syndicats n'ont pas encore trouvé le sujet majeur qui cristallise les mécontentements.

On est conscients du contexte. On est plutôt dans l'organisation d'une manifestation du 1er mai disons traditionnelle.

Alexandre Tott, secrétaire général de FO en Moselle

  

"On est conscient du contexte" explique Alexandre Tott le secrétaire général de FO en Moselle. "On n'est pas dans une situation où on a construit dans la durée un rapport de force qui aurait conduit à une mobilisation importante. On est plutôt dans l'organisation d'une manifestation du 1er mai disons traditionnelle."

Même son de cloche pour Dimitri Norsa son homologue de la CGT en Moselle: "On ne sera pas sur un 1er mai du niveau de l'année dernière où la bataille contre la réforme des retraites avait beaucoup aidé à une forte mobilisation. On espère mobiliser le maximum de personnes mais on sera à peu près un millier, une jauge beaucoup plus classique pour un 1er mai, en Moselle en tout cas."

A Nancy, c'est Marylise Léon la secrétaire générale de la CFDT qui sera la tête d'affiche du rassemblement autour du parc de la pépinière mercredi en fin de matinée tandisqu'à Metz le rendez-vous est prévu Place de la République à partir de 10 heures. Les grandes centrales de la CGT, de FO et de la CFDT seront réunies derrière une même banderole qui portera l'inscription: "Réponses aux besoins sociaux, Paix et Liberté".

Selon Dimitri Norsa, "C'est se mobiliser contre la réforme de l'assurance-chômage, pour des hausses de salaire. La paix c'est une exigence que chacun et chacune porte car avec les guerres on est dans un monde assez anxiogène et la liberté parce qu'on ressent beaucoup d'attaques contre les organisations syndicales, on a le sentiment de vivre beaucoup de répression syndicale actuellement et on pense que c'est dangereux pour les libertés publiques. Un exemple concret justement la semaine dernière à Folschviller où on a eu une belle mobilisation pour défendre le syndicaliste de Neuhauser du groupe In Vivo Christian Porta".

Des syndicats vigilants

Selon les syndicats il y a encore beaucoup de raisons de se mobiliser. Une multitude de sujets sur lesquels ils entendent être vigilants comme par exemple la réforme à venir de l'assurance-chômage. 

"On considère -et c'est là une analyse de l'ensemble des organisations syndicales- qu'on est dans le prolongement de la réforme des retraites." assure Alexandre Tott. "Le gouvernment a décidé-notamment pour des raisons budgétaires- de poursuivre un certain nombre d'attaques contre les droit sociaux et contre notre modèle social. Il y a l'assurance-chômage évidemment, il y a depuis plusieurs mois des réductions de droits sur la question de l'assurance-maladie avec notamment la mise en place de franchises, ou leur augmentation. On sait aussi que le gouvernement veut taper sur les arrêts-maladies avec des délais de carence supplémentaires."

"Si on a bien compris les intentions de Gabriel Attal," renchérit Dimitri Norsa "c'est de réduire encore la durée d'indemnisation du chômage en précisant qu'on n'irait pas en dessous de 12 mois. On est dans une volonté du gouvernement, qui profite de l'échec des négociations sur l'assurance-chômage, pour reprendre la main sur la totalité de la protection sociale."

On a le sentiment que le gouvernement attend de passer la période de l'été et des JO pour présenter tout un ensemble de mesures anti-sociales pour lesquelles on essaiera de mobiliser un maximum et pour nous le 1er mai servira de premiers pas de mobilisation

Dimitri Norsa, secrétaire général de la CGT en Moselle

"Le 1er mai doit d'ores-et-déjà engager la bataille de la rentrée parce qu'on pense qu'on va avoir une rentrée sociale très chaude. avec de nombreux mauvais coups. Il y a la réforme de la loi travail 2 , il y a les attaques contre les fonctionnaires, il y a l'assurance chômage. On a le sentiment que le gouvernement attend de passer la période de l'été et des JO pour présenter tout un ensemble de mesures anti-sociales pour lesquelles on essaiera de mobiliser un maximum et pour nous le 1er mai servira de premiers pas de mobilisation."

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