Le tribunal judiciaire de Strasbourg valide lundi 8 juillet 2024 la reprise d'Ascométal par le fonds d'investissement Greybull Capital. Les salariés soulagés, mais vigilants sur les intentions du repreneur, concernant les moyens financiers et les compétences.
Le tribunal judiciaire de Strasbourg valide lundi 8 juillet 2024 la reprise d'Ascométal par le fonds d'investissement britannique Greybull Capital. Le périmètre comprend trois sites : l'aciérie d'Hagondange (Moselle) et les deux sites de parachèvement de Custines (Meurthe-et-Moselle) mais aussi celui du Marais à Saint-Etienne (Loire) et celui de Leffrinckoucke (Nord), soit au total près de 800 emplois.
Pour les salariés, c'est un soulagement, mais il reste encore des zones d'ombre, prévient la CGT.
On a quand même pas mal d'interrogations sur l'organisationnel et sur le business plan. On n'a pas énormément d'informations par rapport aux aspects commerciaux.
Gazi Yildiz, délégué CGT à Hagondange.
Depuis décembre 2023, les nerfs des 435 salariés d'Ascométal ont été mis à rude épreuve : lâchés par Swiss Steel, ils ont vécu le supplice de la douche écossaise avec l'italien Acciaiere Venete. Ce dernier s'est porté candidat au rachat puis retiré à plusieurs reprises, faisant monter les enchères afin d'obtenir le maximum d'aides publiques.
Entre-autres conditions non négociables, l'aciériste italien avait refusé de prendre à sa charge le coût du désamiantage et du dépoussiérage du site mosellan, estimé" à onze millions d'euros.
Ces dernières semaines, l'État a surveillé le dossier Ascométal comme le lait sur le feu. Le ministre chargé de l'Industrie, Roland Lescure, avait exprimé le 30 mai devant le Sénat son interrogation face à la stratégie peu lisibles de Venete : "Je souhaite un actionnaire qui reprend, qui est prêt à s'investir. Et il me reste encore à comprendre le degré réel d'investissement de Venete dans ce dossier."
Après la promesse d'une aide d'État de 45 millions, Venete a au final décidé de retirer son offre, déclenchant la colère des salariés.
Le 12 juin, deux candidats se positionnent : Europlasma et Greybull Capital. Le premier se retire, laissant le second seul en lice. Toujours de source syndicale, Greybull entrera en jouissance des sites au plus tard le 20 juillet 2024.