Crise de l’hôpital : une centaine de soignants manifestent à Metz, les urgences psychiatriques en grande difficulté

Un collectif de personnels soignants manifestait jeudi 8 novembre devant le centre hospitalier de Mercy, dans l'agglomération de Metz en Moselle, pour défendre les urgences psychiatriques. Deux médecins démissionnent du centre d'accueil de crise de Jury à la fin du mois.

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Devant l’hôpital de Mercy, dans l'agglomération de Metz en Moselle, ils sont une centaine, jeudi 7 novembre 2024. L’ordre du jour : l'avenir de l’accueil des urgences psychiatriques.

Ils ne sont plus que trois médecins pour accueillir tous les patients au centre d'accueil de crise (CAC) et dans le service de psychiatrie, d'urgence et de liaison (SPUL).

Mais deux d'entre eux démissionnent à la fin du mois de novembre. "Il va rester une médecin à temps partiel, qui elle, part à la retraite au début de l'année prochaine", précise Vincent Félix. 

On prend le risque de renvoyer un patient chez lui. Il peut venir avec des tendances suicidaires, alors que dans sa situation il doit être hospitalisé en urgence.

Vincent Félix, infirmier psychiatrique à l'EPSM Metz-Jury et délégué CGT

Ici, dix lits permettent d'accueillir des patients pour des séjours de 24 heures à une semaine. Vincent Félix est infirmier psychiatrique et délégué CGT à l'établissement public de santé mentale de Metz-Jury, "il y a un risque de fermeture des lits d’accueil de crise. On ne peut pas imaginer enlever les accueils des urgences psychiatriques. Mais si les lits d’hospitalisation sont fermés, on prend le risque de renvoyer un patient chez lui. Il peut venir avec des t

endances suicidaires, alors que dans sa situation, il doit être hospitalisé en urgence. Et là, on ne pourra plus".

La principale cause de cette situation reste le manque d’attractivité des postes. "C'est devenu difficile car il y a un problème de démographie médicale. Un manque de médecin en général, mais surtout un manque énorme de psychiatres. Ça fait partie des dernières disciplines choisies par les étudiants. La psychiatrique n’attire pas et l’urgence encore moins", dit Olivier Astier, directeur du centre hospitalier spécialisé. "On doit faire face à une crise grave de la psychiatrie".

Urgence aux urgences

Les patients qui se présentent aux urgences psychiatriques sont dirigés vers le CHR de Mercy, "les médecins psychiatres dépendent de la structure de Jury mais sont hébergés sur le site du CHR", précise la direction du CHR Mercy. Cet accueil où des soignants infirmiers réalisent la première prise en charge, avant de voir un psychiatre.

Afin d'éviter une saturation, et même une fermeture du service, le syndicat CGT préconise que, "localement, il faut vraiment attirer des jeunes internes. Et puis les recruter. On attend une réponse de l'Agence régionale de santé (ARS) de toute urgence". Beaucoup de lits d’hospitalisation risques cependant d'être supprimés. 

En France, la crise dans le secteur de la santé mentale s’aggrave jour après jour un peu plus. Car derrière ça se cache la difficile gestion des patients et une demande qui explose. Pour l'heure, Olivier Astier nous explique que dans un premier temps, "il y aura des médecins psychiatres volontaires venant des autres services de Jury qui vont intervenir de manière régulière. Et il faudrait un autre volume de médecins qui interviendront sur des quelques vacations". 

Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé qu’il souhaitait faire de "la santé mentale" la grande cause nationale de 2025. 

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