Une centaine de personnes a défilé dans les rues de L’Hôpital en Moselle pour rendre hommage à Stéphanie Massonot, une femme de 43 ans tuée en septembre 2020. Une marche blanche qui a pris des accents de réquisitoire contre les féminicides.
Elle avait 43 ans, deux enfants de 23 et 17 ans et une chevelure rousse flamboyante. Le corps sans vie de Stéphanie Massonot, native de L'Hôpital en Moselle, a été retrouvé le 12 septembre 2020 par des promeneurs dans un bois d’Uberherrn en Sarre. Le principal suspect est son ex-compagnon, duquel elle venait de se séparer.
Une marche blanche pour lui rendre hommage était organisée ce samedi 12 décembre 2020 avec sa famille, ses amis et ses anciens collègues. Son visage apparait partout sur les tee-shirts des marcheurs.
Sa fille Laurie Laurie, jeune infirmière, veut en faire un symbole pour ouvrir les yeux à d’autres femmes qui seraient en situation de détresse. Elle raconte : "l’affaire Jonathann Daval a été fortement médiatisée. Si toutes les affaires sont médiatisées comme ça, peut-être que ça fera réagir la population. Et si des femmes qui sont dans des situations de violences conjugales voient que ça arrive plus souvent qu’on le croit, ça les aidera peut-être à réagir".
Aux côtés de la famille, des membres de l’association Lucie qui tient des permanences d’aide aux victimes de violences à Saint-Avold et L’Hôpital. Cette année, avec le confinement, ils sont débordés par les cas de violences intra-familiales.
Sa présidente Karine Nicolas explique: "pour une petite association locale, on a 70 dossiers en cours depuis mai 2018. On voit vraiment qu'il y a une recrudescence de la violence et qu'on doit être présents sur le terrain. Cette journée c'est en mémoire de Stéphanie et de toutes les victimes de féminicides mais également pour pousser les personnes qui nous regardent à dénoncer. Plus elles dénonceront, moins on aura de marches blanches à organiser."
Les participants de la marche ont déposé 43 roses blanches sur sa tombe.
Instruction en cours
L’ex-compagnon de Stéphanie Massonot a été arrêté dans un camping du Var deux jours après la découverte du corps. Une instruction judiciaire est en cours. Il conteste les faits. Il est actuellement en détention après que sa demande de remise en liberté a été refusée. Il est âgé de 55 ans a déjà été condamné à dix ans pour le meurtre d’un homme en 1997.
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En 2019, selon un rapport de la Délégation aux victimes 146 femmes ont été tuées par leur compagnon. Et les chiffres sont en augmentation.
Lors du premier confinement, la Fédération Nationale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles a mené une enquête sur les signalements que ses centres d’accueil recevaient. 71% d’entre eux concernaient des violences au sein du couple avec en premier plan les violences psychologiques (27,5 %) et les violences physiques (24 %). Le confinement accroît le cycle de violence et la peur d’en parler, renforce le sentiment d’isolement et d’insécurité. En cas de problème, il existe un numéro de téléphone gratuit et anonyme, le 3919.