Le club de lutte de Sarreguemines recevait Schiltigheim, samedi 17 décembre 2022, lors de la dernière journée du championnat de France par équipe. Match nul avec six victoires chacun, mais les Mosellans l’emportent aux points : huitième titre national, un record pour les hommes d’Eric Cirk, l’entraineur mythique.
La rencontre a largement tenu ses promesses. La victoire s’est dessinée dans le dernier match, de la dernière journée du championnat: Akhmed Aibuev pour Sarreguemines affronte Boris Nozadze dans la catégorie des 94 kilos lutte libre. Celui qui gagne fait basculer définitivement la rencontre. Sarreguemines est mené par six victoires à cinq. Le duel est serré, le local s’arrache pour ramener trois points et remporter son match. 6 partout, mais les Mosellans emportent la rencontre aux points : 25-23 sur l’ensemble de la soirée. Les Lorrains sont champions de France pour la huitième fois.
On forme une équipe soudée qu’on maintient et qu’on essaye de transmettre aux plus jeunes. On est une grande famille, même les lutteurs qui nous renforcent trouvent qu’il y a ici quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs.
Eric Cirk, entraineur du club de lutte de Sarreguemines
Médaille au cou, Eric Cirk, l’entraineur depuis vingt-cinq ans du club de Sarreguemines, exulte: "c’est ce que je craignais, un excès de confiance… j’ai senti que les gars étaient mous et pas dans leur match. On est quand même champion, avec un match nul et une victoire aux points ! En plus on fait un grand chelem dans ce tournoi, on ne perd aucune rencontre face aux autres clubs".
La performance 2022 est remarquable, mais le club épate surtout par sa longévité à haut niveau. Depuis vingt ans, l’équipe réussit à rivaliser avec les meilleurs clubs français, et très souvent à les battre, malgré un budget plus modeste: "notre club est plus que centenaire, il y a ici un état d’esprit particulier, on forme une équipe soudée qu’on maintient et qu’on essaye de transmettre aux plus jeunes. On est une grande famille, même les lutteurs qui nous renforcent trouvent qu’il y a ici quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs" explique Eric Cirk.
Marwan Yezza, qui perd hier soir aux points face à l’Alsacien Quentin Sticker en 70 kilos lutte libre, illustre bien la formidable école de lutte du quartier de Beausoleil: "je connais tout le monde ici depuis que je suis tout petit, j’ai grandi dans le quartier, les amis qui nous supportent ce soir viennent du quartier… c’est une victoire collective".
Sarreguemines, terre de lutte
Le président de la Fédération Française de lutte était présent hier soir pour remettre les trophées. Lionel Lacaze reconnait la qualité de la formation du club mosellan: "à la Fédération on dit que Sarreguemines c’est une terre de lutte, son histoire est incroyable. Huit titres, ils ont le record de victoire depuis que le championnat par équipes existe. Ce qui est fort, c’est qu’ils sont constants, ils arrivent à se renouveler et à toujours former des lutteurs de haut niveau. Ils ont un médaillé olympique avec Yannick Szczepaniak (médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Pekin en 2008) qui est une personnalité incroyable… Ce qui me plait c’est qu’ils sont surprenants, ils n’ont pas forcément la meilleure équipe aux niveaux des performances individuelles, mais ils réussissent à former se surpasser collectivement".