Hydrogène : un investissement de 500 millions d'euros pour "dessiner le grand hub de la décarbonation" en Moselle"

La société H2V spécialisée dans la production d'hydrogène vert annonce mardi 5 novembre 2024, l'implantation d'une usine de production de e-carburant sur la ZAC Europort à Illange-Thionville.

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La société H2V spécialisée dans la production d'hydrogène vert et de e-carburant annonce mardi 5 novembre 2024, son projet d'implantation sur la ZAC Europort (rebaptisée E-Login-4) à Illange-Thionville (Moselle). H2V ambitionne selon ses termes : "de dessiner le grand hub de la décarbonation pour la France et une partie de l'Europe". 

C'est sur la zone du Parc à fonte, un terrain de 31 hectares, que doit voir le jour, une usine dernière génération de production d'hydrogène vert. Le directeur général Alexis Martinez a confirmé ce mardi matin, lors d'une conférence de presse, sa volonté de mener à bien ce projet. Le coût est évalué à  500 millions, mais pourrait s'élever à 800 millions d'euros.

Du e-carburant destiné aux transports

À l'origine du projet annoncé en 2022, H2V visait l'alimentation en hydrogène de deux grands secteurs : l'industrie et le transport poids-lourd, fluvial, maritime et aérien. La société renonce au premier pour se concentrer sur celui des mobilités : "nous avons changé la destinée de ce projet pour tenir compte de l'évolution du marché et d'une pression très forte pour développer ce qu'on appelle les carburants de synthèse. Ces carburants de synthèse vont permettre de décarboner à la fois le transport aérien et le transport maritime. Nous pensons que c'est par ces débouchés que le projet va pouvoir accélérer et se développer d'ici à 2030".

Toujours selon Alexis Martinez, le secteur industriel n'est pas encore rentable : "pour l'instant, les débouchés pour la partie industrielle aujourd'hui ne sont pas concluants, à la fois du côté des aciéries et du côté des activités industrielles locales. Les volumes sécurisés ne sont pas suffisants".

En effet, un projet majeur où s'est investi H2V est pour le moment en panne à Dunkerque (Nord), où le principal client, le sidérurgiste ArcelorMittal, repousse sa décision de décarboner sa production d'acier. La décision d'investissement est repoussée au deuxième trimestre 2025, selon le site GreenUnivers.

Le choix d'Illange-Thionville

L'entreprise a choisi le site d'Illange-Thionville pour ses connexions multimodales : "nous avons donc la voie ferrée qui est là, nous avons aussi des barges. Dans le processus de fabrication, on va fabriquer à Thionville du e-méthanol à la base de CO2 biogénique et d'hydrogène vert, et ce e-méthanol, nous pourrons le transporter vers les ports pour alimenter soit les bateaux, soit le produire à partir de ces e-méthanol du carburant de synthèse. La connexion train est extrêmement importante puisque le méthanol se transporte très bien".

Restent de nombreuses incertitudes : qui sont les clients potentiels ? quel est le plan de financement ? H2V compte sur des subventions. Mais pas de quoi inquiéter les élus. Pour Jean-Charles Louis, adjoint au maire de Thionville, un projet annoncé comme porteur de 1500 emplois doit être soutenu : "l'objectif est de recréer de l'activité industrielle et logistique sur des friches industrielles. Avec les fermetures des usines sidérurgiques, on a perdu beaucoup d'emplois, on ne peut pas les remplacer par des emplois dans les commerces et les services. Il est donc important de recréer des activités de production".  

Si les e-carburants présentent de sérieux avantages pour sortir des énergies fossiles et de la dépendance de la France aux produits pétroliers, ils ont aussi des détracteurs. Le process de fabrication nécessiterait d'importantes quantités d'électricité et de CO2. Ils seraient encore loin de subvenir aux besoins énergétiques du pays. 

S'il aboutit, le projet mosellan devrait voir le jour en 2026.

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