La saison du ski nautique bat son plein sur les lacs et les cours d’eau. Partout en France les amateurs de la discipline profitent de l’été pour pratiquer dans les meilleures conditions. En Moselle, le comité départemental propose des journées d’initiation gratuites pour faire découvrir les plaisirs de la glisse nautique.
Les barques et la chaleur donnent aux étangs un air de bayou. La végétation gorgée de pluie éclate la rétine d’un vert flamboyant. Des hérons s’ébattent et fuient à l’arrivée du bateau. Sur le plan d’eau de Maizières-lès-Metz qu’il loue à l’année, le comité départemental de ski nautique de la Moselle dispose d’un écrin sur mesure. "Ici, on est seul, personne pour nous déranger… ni jet-ski, ni péniche, c’est royal" sourit Arnaud Perrin, vice-président du club de Thionville, casquette vissée sur la tête.
Il est venu sous une chaleur moite de Louisiane assister à la mise à l’eau de Francis Royer, le débutant du jour. Bronzé, sec et musclé, le sexagénaire débarque sur une grosse cylindrée noire. Le temps d’enfiler le slip de bain et le gilet obligatoire, Arnaud est déjà à la manœuvre. Il explique le départ dans l’eau… D’abord sur l’herbe, pour bien répéter : "la position, c'est toujours bras tendus, en boule, avec les bras autour des genoux. Surtout quand le bateau commence à tirer, ne pas se redresser tout de suite, c’est la traction du bateau qui fait sortir de l’eau".
Gare à la chute
Une fois dans l’eau de l’étang, pas de rafraîchissement à attendre, elle flirte avec les 30 degrés, autant que dans l’air. Les skis aux pieds sont ajustés, mais pas trop serrés : "les pieds doivent pouvoir se dégager en cas de chute" explique Arnaud. À la barre, Christian le pilote met les gaz. L’accélération du bateau de 400 chevaux est franche, presque brutale. Arnaud donne la voix : "maintenant !" et Francis sort de l’eau comme un pro. Habitué du ski alpin, le débutant laisse parler ses facilités. Arnaud se réjouit : "il a bien écouté les consignes, et il est à l’aise sur l’eau, ça se voit".
Première tentative de franchir la vague et première chute : Francis a plié les bras. "Il faut toujours rester tendu sinon on penche en avant et on bascule" corrige le moniteur. Nouveau départ dans l’écume, et après trois tours de l’étang, le débutant est rincé : "j’ai couru huit kilomètres ce matin, et là, après dix minutes sur l’eau, je suis crevé pareil… C’est ultra-physique mais les sensations de glisse sont très différentes du ski alpin. Je me repose une heure et j’y retourne".
Un millier de licenciés en Moselle
La Moselle compte un millier de licenciés. Comme toutes les disciplines sportives, le comité veut augmenter le nombre de pratiquants, Arnaud Perrin le reconnaît : "j’invite tout le monde à venir essayer. On a 100% de réussite sur les initiations. Tous ceux qui viennent réussissent à sortir de l’eau et à se faire plaisir mais trop peu de monde sait qu’en Moselle, on a plein de spots sympas pour pratiquer. Entre juin et septembre, on y est tous les soirs et tous les week-ends".
Celui qui est venu au ski nautique sur le tard par sa passion du snowboard pratique surtout le wakeboard, une planche qui ressemble beaucoup au surf des neiges : "on a les pieds dans des bottes, et on réalise des figures sur la vague créée par le bateau". Christian le pilote préfère le monoski, en slalom ou en figures. Il enchaîne les positions dans un temps donné. En slalom, le parcours est rendu difficile progressivement par le raccourcissement de la corde : "on atteint des vitesses importantes, presque 80 kilomètres/heure à l’horizontal de l’eau. On ne pense pas à la chute, même si elle peut faire mal. On s’équipe en conséquence et on s’entraîne dur. La satisfaction, c’est celle de progresser à tout âge".