Début septembre, c’est l’heure du bilan pour l’Office du Tourisme de Metz (Moselle). Dans un contexte sanitaire inédit lié à l’épidémie de Covid-19, la ville n’échappe pas à une baisse de fréquentation entre les mois de juin et août.
Entre le 15 juin et le 31 août 2020 l’Office du Tourisme de Metz (Moselle) constate une baisse de sa fréquentation de 46% par rapport à l’année 2019. Point positif de ce bilan, les touristes d’Ile de France sont venus en nombre pour visiter la ville.
Les touristes français
Les visiteurs français qui ont franchi les portes de l’Office du Tourisme de Metz sont en baisse de 18,34% durant l’été 2020."Si les chiffres sont en baisse comme dans de nombreuses villes en France, en revanche la campagne de communication "Metz Métropole, destination vacances" lancée dès le 29 juin a porté ses fruits. On note une augmentation de 28% des touristes franciliens par rapport à juillet 2019" explique Valentine Vernier, directrice Tourisme et missions Offices de Tourisme Agence Inspire Metz.
On note une augmentation de 28% pour les touristes franciliens par rapport à juillet 2019.
Les touristes étrangers
La fréquentation étrangère est en diminution de 63,07% avec avec une absence quasi totale des touristes hors Europe."Au sein de l'Union Européenne, la baisse est plus importante chez la clientèle allemande avec -63,32% due à l'absence de groupes en particulier en juin et les pays méditerranéens plus touchés par la COVID-19. La clientèle allemande est une clientèle plus frontalière, Länder de Sarre et Rhénanie Palatinat. La clientèle issue d’autres bassins de population importants, Frankfurt, Cologne, nous fait actuellement défaut. Par ailleurs, les visiteurs issus du Benelux sont néanmoins revenus sur le territoire pour en découvrir les richesses" analyse Valentine Vernier, directrice Tourisme et missions Offices de Tourisme Agence Inspire Metz.
Au sein de l'Union Européenne, la baisse est plus importante chez la clientèle allemande avec -63,32% due à l'absence de groupes.
Un tourisme différent
A Metz, les bus et visites de groupe ont disparu, la clientèle de l’Office du Tourisme est à 98% individuelle. Depuis le déconfinement les activités de plein air comme les randonnées nature, le cyclotourisme, les balades en bateau ou la découverte du patrimoine font le plein.Hôtellerie en souffrance
La métropole messine compte 34 hôtels et les premiers retours de la saison estivale ne sont pas bons : la baisse du nombre de nuitées est estimée à 45% selon Laurent Thiriet, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Moselle (UMIH).A ce jour, la perte en chiffre d’affaire cumulé est autour de 50%.
Les gîtes font le plein
Les 23 propriétaires de gîtes installés à Metz et sa périphérie parlent d’un été presque normal au regard de la fréquentation. Typhaine Thomas et son conjoint Samuel Valensi sont propriétaires d’une péniche amarrée à quelques pas du centre-ville de Metz. A son bord la location de 30 mètres carrés a fait le plein depuis le déconfinement."Nous avons loué quasiment toutes les nuits cet été, principalement à des touristes du Grand Est. Nos clients voulaient éviter les hôtels, les petits-déjeuners buffet où l’on se croise. On sentait qu’ils avaient besoin de se retrouver sécurisés, comme dans un cocon" raconte Typhaine Thomas.
Cafetiers et restaurateurs
Grâce à la mesure d’extension des terrasses instaurée par la Ville de Metz, un certain nombre de cafés et restaurants ont pu s’étendre voire doubler leur surface d’accueil à l’extérieur.En centre-ville les groupes de touristes ont laissé place à une autre clientèle : les jeunes ne pouvant plus aller en club. Ils viennent d’avantage se divertir le soir sur les terrasses des bars.
Coté restaurants peu de touristes mais des locaux : "la plupart des restaurants et bars de la ville ont maintenu leur chiffre d’affaire et certains ont de meilleurs résultats qu’en 2019, les Messins qui ne sont pas partis ce sont fait plaisir" commente Laurent Thiriet, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Moselle.
Le bémol explique Laurent Thiriet, c’est la météo : "conserver les terrasses le plus longtemps possible sera un atout majeur pour les plus petits mais il faut qu’elles puissent être chauffées même si ce n’est pas écologique".
L’interdiction des terrasses chauffées voulue par le gouvernement ne sera finalement pas appliquée cet hiver mais en théorie en 2021-2022. Un report consenti pour limiter les effets économiques de la pandémie de Covid-19.