Nucléaire : un train de déchets radioactifs à destination de l'Allemagne mobilise les antinucléaires

Un train transportant des déchets radioactifs part mardi 19 novembre 2024 de La Hague (Manche) à destination de l'Allemagne. Il doit traverser le Grand Est mercredi 20 novembre, sous haute surveillance des forces de l'ordre. Les militants antinucléaires des deux côtés de la frontière se mobilisent.

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Un train transportant des déchets nucléaires part ce mardi 19 novembre 2024, dans la soirée, de la gare de Valognes (Manche) à destination de l'Allemagne. Ce train appelé "Castor" doit rapatrier des déchets hautement radioactifs retraités à la Hague dans le pays où ils ont été produits en vertu de la loi européenne de 1991. 

L'annonce de la remise en circulation de ce type de transport des déchets nucléaires par voie ferroviaire, arrêté depuis 2011, a ravivé la mobilisation des militants antinucléaires en France, mais aussi en Allemagne.

Convoi sous haute surveillance

Selon nos informations, le train Castor doit traverser la Lorraine demain mercredi 20 novembre. Plusieurs itinéraires sont possibles, le choix du trajet doit se décider à la dernière minute. Ce type de convoi circule sous haute surveillance : des forces de l'ordre en nombre, des pompiers sont présents ainsi que plusieurs hélicoptères qui se relaieront en permanence pour prévenir tout incident ou entrave à la circulation en amont du passage du train.

Selon l'association Stop Transport – Halte au Nucléaire, mercredi 20 novembre, le train fera une brève apparition en Alsace, en traversant la banlieue nord de Strasbourg (Bas-Rhin), au niveau de la commune d'Hœnheim.

Le groupe de militants antinucléaires précise toutefois que l'itinéraire du train peut changer à la dernière minute. Mais dans tous les cas, le train devra nécessairement passer sur notre territoire : si le trajet via d'Hœnheim n'est pas retenu, le train castor devrait passer par Lauterbourg/Wörth ou par Forbach/Saarbrücken avant de rejoindre Philippsburg, à la frontière allemande.

Le passage de déchets nucléaires par Strasbourg est un évènement qui n'avait pas eu lieu depuis 2011, selon Rémi Verdet, président de l'association Stop transports - Halte au nucléaire. L'arrivée de ce train réveille donc de mauvais souvenirs chez les militants antinucléaires, décidés à se mobiliser dans la semaine pour demander des explications aux responsables du convoi.

"Même sans accident, ces trains sont terriblement dangereux parce que les déchets radioactifs rayonnent depuis les wagons", relève le militant en soulignant que l'arrivée de ce train était encore plus secrète que d'habitude.

Cette fois-ci nous n'avons eu aucun détail à l'avance. La mairie de Strasbourg non plus. Et aujourd'hui nous ne savons toujours pas à quelle heure doit passer le convoi.

Rémi Verdet, président de l'association Stop Transport - Halte au nucléaire

Mais pour Rémi verdet, une chose est sûre : les membres de l'association se tiendront prêts à Hœnheim ce mercredi pour manifester leur inquiétude et leur colère face au passage du train. Une plus grosse mobilisation devrait être organisée jeudi prochain, pour demander plus de transparence aux autorités.

Un précédent tragique

La circulation des trains Castor a toujours déclenché la mobilisation des militants antinucléaires des deux côtés de la frontière. Ils dénoncent les dangers de ce qu'ils appellent "une industrie de mort". Des manifestations et des opérations d'entrave à la circulation ferroviaire des déchets radioactifs émaillent l'histoire des transports précédents.

Un accident tragique a marqué les esprits : celui de la mort du jeune militant alors âgé de vingt-deux ans, Sébastien Briat. Le 7 novembre 2004, il occupe avec trois autres militants la voie ferrée à Avricourt (Meurthe-et-Moselle) afin de bloquer le passage d'un train castor. Il mourra percuté par la motrice du convoi.

Selon l'enquête, l'hélicoptère éclaireur s'était posé pour se ravitailler en carburant et la présence des manifestants sur la voie n'avait pas été détectée. Le parquet de Nancy avait conclu à l'imprudence des militants, mais la vitesse élevée du train, alors que le risque de manifestation sur la voie était connue, avait déclenché une vive polémique. 

Un hommage lui a été rendu jeudi 7 novembre 2024 sur le parvis de la gare de Bar-le-Duc (Meuse). Un mur mémoriel a aussi été érigé dans le Val-d'Ornain (Meuse) sur l'ancienne voie ferrée désaffectée. Un lieu symbolique puisqu'elle doit être remise en service afin de permettre le transport des déchets radioactifs les plus dangereux vers le futur centre d'enfouissement Cigéo de Bure (Meuse).

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