Ces dernières années, les riverains de la rivière Fensch à Florange ont été victimes de nombreux épisodes de pollution. Dans le collimateur de la justice, le géant de l'acier ArcelorMittal renvoyé devant le tribunal correctionnel de Thionville. 300.000 Euros ont été requis contre l'industriel.
"Il s'agit de marquer le coup''. Pour le jeune maire de Florange, Rémy Dick, réélu au printemps dernier, "c'est pour la première fois la possibilité de mettre un nom derrière ces épisodes de pollution et de faire comprendre à ArcelorMittal et plus généralement à tous les industriels de la vallée de la Fensch qu'on ne peut pas polluer impunément une rivière sans devoir rendre des comptes à la justice". Il faut dire que ces dernières années, le maire n'a cessé de recevoir des plaintes des riverains qui habitent le long de la Fensch et qui constatent des traces de rejets de produits industriels dans l'eau. Des riverains également incommodés par des odeurs nauséabondes.
Action en justice
C'est pourquoi le maire de Florange n'a pas reculé face au géant mondial de l'acier et a décidé de porter plainte conjointement avec la communauté de communes du Val de Fensch pour "déversement de substance nuisible dans les eaux souterraines ou superficielles". Une plainte qui s'appuie sur deux épisodes de pollution particulièrement marquants qui ont eu lieu en mars et en août 2019. A la clef, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Thionville d'ArcelorMittal France, du chef d'établissement du site de Florange et du responsable sécurité et qualité de la cokerie.Jugement en délibéré
L'année dernière, ArcelorMittal a reconnu pour la première fois être à l'origine de rejets accidentels dans la rivière suite à des travaux sur les réseaux de la cokerie. Mais fait nouveau depuis cet aveu, cet équipement industriel a été définitivement fermé. Jointe au téléphone, la CGT d'ArcelorMittal a pour sa part exprimé une position de principe. Le syndicat estime que c'est à la justice de se prononcer. "Pour nous, toute pollution est illégale et c'est surtout l'image de l'entreprise qui se joue. Comment une multinationale aussi puissante qu'ArcelorMittal n'a pas mis en route de plan d'action pour empêcher ces pollutions ? Cela n'aurait pas coûté une fortune et cela aurait empêché de ternir l'image de l'entreprise et de ses salariés".Une peine d'amende de 300.000 euros a été requise contre l'industriel. Le tribunal correctionnel de Thionville a mis son jugement en délibéré au 5 janvier 2021.