Victor Noël a 15 ans. Il milite pour la préservation de la biodiversité depuis de nombreuses années déjà. Après avoir organisé une marche pour le climat en 2019 à Metz, il publie ce jeudi 10 septembre un ouvrage intitulé "Je rêve d’un Monde..." (Editions Delachaux et Niestlé)
Victor Noël, est un adolescent de 15 ans. Un petit bout d’homme qui s’émerveille de découvrir les petits êtres qui peuplent son jardin. L’histoire pourrait s’arrêter là. Mais, c’est bien plus que cela qui se joue dans son petit bout de verdure. Il éveille ses sens et sa conscience à ce qui fait de ces quelques mètres carrés un monde entier du vivant.
Pour moi, ici, il n’y a pas de mauvaises herbes. Pas d’insectes inutiles. Il y a de la biodiversité où chaque plante chaque animal trouve sa place.
Dans son livre intitulé "Je rêve d’un Monde..." (Éditions Delachaux et Niestlé) publié ce 10 septembre, il veut partager son engagement avec le plus grand nombre à travers ses premières émotions... Il y raconte ses premières observations : le va-et-vient des fourmis dans le jardin à l’âge de 3 ans s’y on croit ses parents. Un voyage qui sera déterminant en 2013.
"J’avais huit ans et je commençais à m’intéresser aux oiseaux, je rêvais donc d’observer notamment le Vautour fauve et le Macareux moine. C’est pourquoi certaines étapes de notre 'tour d’Europe' étaient prévues dans ce seul but. (…) Nous vivions dehors. J’avais donc tous les jours l’occasion d’observer des animaux : de l’insecte à l’oiseau, et cela, dans les neuf pays que nous avons traversés. Mais j’ai eu mon plus fort coup de cœur pour les grands espaces de l’Écosse et de la Norvège."
À neuf ans, il adhère à la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) de Moselle. L’observation des oiseaux. C’est sans doute à ce moment que la prise de conscience s’opère.
Depuis longtemps déjà Victor tient un blog sur lequel il publie ses photos du bout du jardin au bout du monde. Ses clichés sont en partie dans ce livre à hauteur d’enfant puis d’adolescent. On comprend le regard qui est le sien.J’adore observer des oiseaux et toute cette biodiversité. Je trouvais immoral de profiter de cette biodiversité tout en sachant qu’elle est dégradée. J’ai voulu bousculer mes habitudes et mon mode de vie.
Dans mon jardin, je sais que je ne suis qu’une espèce parmi tant d’autres. J’accepte l’idée que mon jardin m’appartient, mais il appartient aussi aux autres espèces. Donc je fais attention à ce que j’y fais.
Le retour du sauvage dans la ville pendant le confinement.
"Pendant le confinement on a beaucoup parlé du retour du sauvage dans les villes. Il a toujours été là aux alentours. Mais avant, on ne la voyait pas. Cela nous a permis de prendre le temps de regarder de ce que peut-être, on ne voyait pas avant. Cette crise nous a montrés que nous aussi, on pouvait être très vulnérables."Pour Victor, l’Homme a besoin de retrouver sa place parmi les autres espèces. Ni plus ni moins. "On a besoin d’humilité. On se prend un peu pour les patrons du vivant. On veut contrôler, on veut gérer. On a oublié notre proximité avec ce vivant. Même quand on parle d’écologie, parfois, on parle de gestion des milieux naturels, de contrôle... On se considère au-dessus. On catégorise les espèces : les nuisibles, les mauvaises herbes. Il faut vraiment qu’on apprenne à lâcher prise."
La cause que je défends est juste. Mais, ce sont aussi des faits scientifiques de dire que le vivant va mal et que le futur de l’humanité aussi. Ce n’est pas une question d’opinion, c’est un fait scientifique.
Un rapport alarmant du WWF
Ce 10 septembre, le même jour que la sortie du livre de Victor Noël, le WWF publie un rapport alarmant : le monde a perdu plus des deux tiers de ses populations d'animaux sauvages en moins de 50 ans, principalement à cause de l'activité humaine, avertit le Fonds Mondial pour la nature qui pointe les dangers de cet effondrement pour l'avenir de l'humanité.
Le monde a perdu plus des deux tiers de ses populations d'animaux sauvages en moins de 50 ans, principalement à cause de l'activité humaine, avertit jeudi le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui pointe les dangers de cet effondrement pour l'avenir de l'humanité. Entre 1970 et 2016, 68% de cette faune sauvage a disparu, selon l'Indice planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans par le WWF, principalement à cause de la destruction d'habitats naturels, notamment pour l'agriculture, une tendance qui risque de favoriser de nouvelles pandémies du type Covid-19 selon le rapport.Nous avions rencontré Victor Noël en mars 2019. Il préparait une grande marche pour le climat.