Plus de 80 élus ont rejoint le collectif initié par trois députées de la France insoumise de Lorraine. Il s'agit de la création du premier collectif d'élus pour une compensation fiscale de la part du Grand-Duché du Luxembourg.
Plus de 80 élus de Lorraine ont créé un collectif afin de revendiquer une compensation financière de la part du Luxembourg. Il s'agit de permettre une meilleure répartition de la richesse entre les communes frontalières et celles du Grand-Duché. "Ça serait une bonne manne financière pour toutes ces communes qui en ont bien besoin", dit Martine Etienne, députée la France insoumise de Meurthe-et-Moselle.
Année après année, on assiste à une amplification de l’appauvrissement de la population, une forme de paupérisation du territoire frontalier alors que de l’autre côté, la richesse augmente.
Serge-de-Carli, maire de Mont-Saint-Martin
Serge-de-Carli est le maire de la petite ville de Mont-Saint-Martin en Meurthe-et-Moselle. "Ici nous sommes à 500 m de la frontière avec le Luxembourg". Lui aussi a signé la tribune. "Le budget de la ville est de douze millions d’euros à l’année pour une population de 10 000 habitants. On assiste année après année, à une amplification de l’appauvrissement de la population, une forme de paupérisation du territoire frontalier alors que de l’autre côté, la richesse augmente. On entretient des relations de travail de coopération avec le Luxembourg, mais il s’agit quelque part de réparer une injustice".
Aujourd'hui, je suis fière de vous annoncer la création du premier collectif d'élus pour une compensation fiscale de la part du Grand-Duché du Luxembourg !
— Martine Etienne (@MartineEtienne_) March 9, 2024
Plus de 80 élus ont rejoint le collectif initié par 3 députées insoumises @CarolineFiat54, @CharlotteLeducV et moi même ⤵️ pic.twitter.com/anWoc8Xajy
Ce collectif a été installé par trois députées de la France insoumise du territoire lorrain : Caroline Fiat, Charlotte Leduc et Martine Etienne. Elles sont accompagnées de deux députés luxembourgeois Marc Baum et David Wagner. "Le calcul nous donne un peu plus de 500 000 euros, ce qui modifie totalement la structure de notre budget. Les intentions d’investissement ne seraient plus les mêmes. Le niveau de vie de service public ne serait plus le même. Il serait complètement boosté. Nous serions enfin dans une vision très structurée des réponses à apporter. Ainsi, 500 000 euros sur un budget de sept millions, ça pèse lourd !", explique André Corzani, maire de Joeuf, une commune d'un peu plus de 7 000 habitants.
Les élus réclament 185 millions d’euros par an. "Nos sollicitations restent sans réponse. La rétrocession fiscale, ça fait longtemps que c’est dans les tablettes, dans les archives. Et là, avec ma proposition de résolution déposée sur le bureau de l’assemblée, on a voulu la formuler concrètement auprès du gouvernement luxembourgeois", explique Martine Etienne. Et elle ajoute : "En tout cas inciter le gouvernement français à demander cette rétrocession fiscale parce que finalement, elle n’a jamais été demandée officiellement".
Un accord avec la France ?
Sur le site lesfrontaliers.lu, à propos de cette compensation fiscale, en 2020 on pouvait lire : "le Luxembourg ne lâchera rien (du tout) ! Le gouvernement luxembourgeois reste campé sur ses positions". Pour l'heure, les négociations ne sont toujours pas entamées entre la France et le Luxembourg.