Incendie au centre-ville de Metz : les flammes se propagent à la toiture, plus d'une centaine de pompiers mobilisés

Un incendie s'est déclaré vers 4h, dans la nuit de samedi à dimanche 17 novembre, au centre-ville de Metz (Moselle). Au moins 160 pompiers et 50 véhicules sont mobilisés. Parti des sous-sols, le feu s'est ensuite propagé à la toiture de l'immeuble. Cinq personnes ont été légèrement blessées dont deux pompiers.

Un incendie s'est déclaré très tôt dans la nuit de samedi à dimanche 17 novembre 2024, vers quatre heures, dans les sous-sols d’un immeuble de la rue Ambroise-Thomas, en plein centre-ville de Metz (Moselle). "C’est un feu qui est très virulent. C’est ce qu’on appelle un effet conduit de cheminée", précise le commandant des pompiers Frédéric Delfosse.

On bâche l’ensemble des biens, les ordinateurs, les livres pour faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de dégâts.

Frédéric Delfosse, commandant SDIS 57 et responsable de la salle opérationnelle

En début d'après-midi, des flammes et une épaisse fumée étaient visibles sur le toit. "Les fumées brûlantes ont embrasé le toit. Le cœur de l’immeuble reste sauf à cette heure. Mais un véritable four continue à chauffer et paraît inatteignable dans les méandres souterrains du vieux Metz", précise François Grosdidier, le maire de Metz, en milieu d'après-midi.

La configuration des lieux complique l'intervention des pompiers. "On ne peut que engager les sapeurs-pompiers par l’extérieur. C’est pour cela qu’on a trois échelles aériennes, plus un bras élévateur et nos personnels interviennent de l’extérieur vers l’intérieur. On ne peut pas les faire rentrer à l’intérieur, parce que déjà la cage d’escalier en bois par exemple est tombée et il y a une fragilité des planchers", explique le lieutenant-colonel Gaël Zimmer du SDIS 57.

La place Jean-Paul II, juste à côté, a été évacuée, les pompiers y ont établi leur poste de commandement.

"On a monté un dispositif hydraulique avec des bras élévateurs spécifiques. On mène une action de protection de la librairie. On bâche l’ensemble des biens, les ordinateurs, les livres pour faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de dégâts", explique à France 3 Lorraine Frédéric Delfosse, commandant SDIS 57 et responsable de la salle opérationnelle.  

Le bâtiment abrite la librairie Hisler-Even, près de la cathédrale. "On a engagé près de cinquante véhicules, 160 pompiers sont mobilisés. Il y a deux niveaux de sous-sol et donc l’accès est assez difficile. Il y a un fort dégagement de fumée. Pour l'heure le feu ne progresse plus. Nous avons mis des moyens spécifiques sur place avec des experts en bâtiment", détaillait le SDIS 57 en milieu d'après-midi.

Cinq blessés légers

Dans la soirée, il était encore difficile pour les pompiers d'évaluer l'étendue des dégâts.

Cinq personnes ont été légèrement blessées dans cet incendie. Trois habitants, dont deux pris en charge alors qu'ils étaient inconscients, ont inhalé des fumées. Ils ont été transportés à l'hôpital. Deux sapeurs-pompiers ont également été légèrement blessés, un au niveau du pouce, le second a été brûlé au premier degré, après avoir chuté lors de l'intervention face aux flammes au sous-sol. Les deux soldats du feu ont été examinés par le médecin du SDIS, et sont retournés prendre part aux opérations.

"On a affaire à des grosses difficultés opérationnelles mais au moins, on peut satisfaire d’une chose, c’est que le bilan aurait pu être dramatique parce que ça intervient la nuit, au moment où le sommeil est le plus profond, dans des conditions extrêmes, avec un stockage de combustibles, des difficultés d’accès, des difficultés de cheminement, un bâtiment qui est un véritable gruyère, ça veut dire que tous les gaz et fumées se propagent un peu partout et c’est comme ça qu’on s’est fait surprendre", poursuit le lieutenant-colonel Gaël Zimmer.

Sur place, un périmètre de sécurité a été installé le temps de l’intervention, "avec une zone rouge ou personne ne passe. On ne connaît pas l’origine du feu". Une vingtaine d’habitants ont été évacués. Ils ont été installés à l’Hôtel-de-Ville dans un premier temps, avant d'être relogés.

La municipalité n'a pas eu besoin de prendre en charge ces relogements. "Certaines personnes ont été relogées grâce à leur assurance, d'autres ont été chez des proches. La municipalité met en place des relogements s'il y en a le besoin et nous avons même, au moins un hôtel qui s'est proposé d'offrir des chambres pour ces personnes", indique Hervé Niel, adjoint au maire de Metz en charge de la sécurité.

En fin d'après-midi ce dimanche, les flammes ne progressaient plus, le feu était en passe d'être maîtrisé sur le toit. Mais face à ce "sinistre majeur", les pompiers estiment qu'ils vont devoir rester sur les lieux encore une bonne partie de la nuit de dimanche à lundi, voire jusqu'à lundi matin.