Usines Stellantis menacées de fermeture : pas d'inquiétudes majeures en Moselle

Après les propos du PDG de Stellantis Carlos Tavares indiquant que des fermetures d'usines n'étaient pas exclues dans son groupe, l'inquiétude ne semble pas de mise en Moselle. Depuis 2019, les deux usines de Trémery et de Metz-Borny ont joué la carte de la conversion progressive vers l'électrique mais produisent encore des moteurs et boîtes de vitesse pour des véhicules thermiques.

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C'est une petite phrase du patron de Stellantis Carlos Tavares qui n'est pas passée inaperçue. Dans le quotidien économique Les Echos du dimanche 13 octobre, il a déclaré ne pas exclure des fermetures d'usines au sein de son groupe. "Fermer les frontières aux produits chinois est un piège. Les Chinois contourneront les barrières en investissant dans des usines en Europe." Et le dirigeant de Stellantis d'ajouter : "Si les Chinois prennent 10% de parts de marché en Europe, cela veut dire qu'ils pèseront 1,5 million de voitures. Cela représente sept usines d'assemblage. Les constructeurs européens devront alors soit les fermer, soit les transférer aux Chinois."

Si les Chinois prennent 10% de parts de marché en Europe. Cela représente sept usines d'assemblage. Les constructeurs européens devront alors soit les fermer, soit les transférer aux Chinois

Carlos Tavares, PDG de Stellantis

Interviewé par France 2 au mondial de l'Auto de Paris 24 heures plus tard, Carlos Tavares a confirmé que des fermetures d'usines faisaient partie des options possibles : "Aujourd'hui, rien n'est exclu. Il n'y a pas de tabou. Nous devons de toute façon assurer la pérennité de l'entreprise. On fera les ajustements nécessaires avec humanité mais dans la compréhension que la pérennité de l'entreprise passe par l'adaptation à une nouvelle réalité".

Une nouvelle réalité qui est la conséquence des droits de douane appliqués aux véhicules électriques en provenance de Chine, qui pourront être taxés jusqu'à 45%. 

En Moselle, nous ne sommes pas très inquiets parce qu'on est déjà dans la reconversion et qu'on fait des produits qui s'inscrivent dans la durée

Philippe Pétry, CFDT sur le site Stellantis de Metz-Borny

Dans un contexte morose pour le secteur de l'automobile, avec un effondrement des ventes en cette rentrée 2024, et notamment de la chute des immatriculations de véhicules électriques, la déclaration de Carlos Tavares aurait dû mettre le feu aux poudres du côté des syndicats. Mais bizarrement, il n'en est rien. Ainsi, en Moselle, on a bien entendu les paroles de Carlos Tavares mais cela n'a pas suscité d'émoi. En témoigne la réaction de Philippe Pétry de la CFDT sur le site Stellantis de Metz-Borny : "Le fait que Carlos Tavares dise aujourd'hui qu'il n'exclut pas de fermer des sites, cela ne m'étonne pas. Pourquoi ? Parce qu'on a fusionné avec Fiat il y a quelques années, le temps qu'il réorganise les usines, qu'il regarde comment ça fonctionne, et aujourd'hui, il se rend compte des surproductions qu'on peut avoir. Il prend la température, on est d'accord. On est inquiet pour le groupe dans sa totalité, pour les autres collègues. Maintenant, en Moselle nous ne sommes pas très inquiets parce qu'on est déjà dans la reconversion et qu'on fait des produits qui s'inscrivent dans la durée." 

La conversion des sites mosellans

Depuis 2019, les deux sites mosellans de Metz-Borny et de Trémery ont entamé le virage de la conversion écologique avec des filiales dédiées à la motorisation électrique. À Metz-Borny, environ 1300 salariés produisent des boîtes de vitesse dont une petite moitié travaille pour la joint-venture E-Transmission. Du côté de Trémery, 2700 salariés fabriquent des moteurs thermiques (essence et diesel) et électriques par le biais de la filiale E-Motors qui emploie un peu plus de 500 personnes. Le problème actuel, c'est le calendrier des usines qui bouge de semaine en semaine, en fonction des ventes de véhicules.

"On devait faire de plus en plus d'électrique, mais on voit bien que ça commence à freiner" explique Philippe Pétry "car dès que les aides gouvernementales baissent, les ventes baissent aussi. Du coup, on en fait moins, on refait du thermique, on refait même du diesel, alors qu'on disait que le diesel était mort."

Du côté de la CGT, même si on est moins pessimiste qu'il y a quelques mois où l'on craignait de très importantes saignées en matière d'emplois, on reste très vigilant. " La transition énergétique ne doit être en aucun cas un prétexte pour bloquer nos salaires, saccager l'emploi et vider nos usines", selon Yann Mondragon secrétaire-adjoint de la CGT à Metz-Trémery. "L'entreprise a fait des milliards de bénéfices et ceux qui fabriquent cette richesse ne doivent pas être inquiétés par des pertes d'emplois."

Rappelons qu'avec 4000 à 4500 salariés (intérimaires inclus) travaillant en Moselle, le groupe Stellantis est le premier employeur privé du département. 

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