Les restes de l'aciérie de Gandrange fermée depuis 2009 ont été mis à terre ce jeudi 31 août. Cette énorme usine sidérurgique, qui a compté jusqu'à 8.000 salariés, a définitivement disparu du paysage de la vallée de l'Orne (Moselle).
Une page se tourne dans la vallée de l'Orne (Moselle). L'aciérie de Gandrange une des plus grosses usines sidérurgiques de Lorraine a définitivement disparu du paysage. La déconstruction de ce monstre d'acier avait débuté en 2015. Ce qui en restait a secrètement été mis à terre, jeudi 31 août en début de soirée.
"C'est une très grosse émotion, on a vu construire cette aciérie et aujourd'hui on la voit démolie, souffle Jean-Jacques Sitek, un historien local au micro de Rombas TV. C'est tout un patrimoine humain qui s'en va. On pense à tous ceux qui ont travaillé ici. C'est une page énorme de notre histoire qui vient de se tourner".
La promesse de Sarkozy
La gigantesque aciérie de Gandrange a été mise en service en 1969 par le groupe Sacilor. Elle a compté jusqu'à 8.000 ouvriers. Mais l'usine est surdimensionnée (430 mètres de longueur, 150 mètres de largeur, sur 80 mètres de hauteur) et sa compétitivité comme sa rentabilité vont décliner à partir de la fin des années 1970, début de la crise sidérurgique en Europe.
En 2008, la fermeture de l'aciérie est annoncée par ArcelorMittal (propriétaire du site depuis 1999), suscitant émois et colères dans la vallée. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, promet de sauver cet outil industriel, mais un an plus tard, l'usine ferme bel et bien et près de 600 postes sont supprimés.
Pincement au cœur
"L’aciérie représentait toute une époque où le savoir-faire lorrain a su briller à travers le monde. Elle était à la pointe de la technologie. C’est un pincement au cœur de la voir à terre", commente Quentin Bigot, vice-champion du monde de lancer de marteau et conseiller municipal à Gandrange.
"Je suis nostalgique de ce passé industriel, mais je suis déterminé à ce qu'on puisse rebondir pour l'aménagement de cette vallée et pour le développement de l'emploi", commente Lionel Fournier, le président de la Communauté de communes du pays Orne-Moselle.
Sur le site de 20 hectares, seul un laminoir d'ArcelorMittal, qui produit du fil et des barres d'acier pour l'industrie automobile, est encore en activité. Il emploie environ 300 personnes. Le reste appartient à la société Gandrange Industry, qui va désormais se charger de la dépollution de cette friche. Plusieurs projets industriels (implantation d'une société de recyclage, construction d'unités de production d'hydrogène) pourraient y voir le jour dans les prochaines années.