Le musée Les Mineurs Wendel de Petite-Rosselle va bientôt battre son record de fréquentation, avec plus de 50 000 visiteurs reçus. L'expositon "Moselle-Sarre : le charbon à l'origine de l'Europe ?" qui devait s'arrêter à la fin de ce mois-ci, va être prolongée toute l'année 2016.
Un sujet de convoitises, de conflits mais aussi de rapprochement entre les hommes
Cette exposition montre combien le charbon de Sarre et de Moselle a été exploité par l'Allemagne et la France, à tour de rôle, et selon des frontières qui n'ont cessé de bouger, au gré des annexions et appropriations d'un sol riche donc convoité par les gouvernements, des deux côtés du Rhin.Le charbon de la Sarre est d'abord exploité par Napoléon 1er, qui crée même une école d'ingénieurs des mines en Sarre, l'Ecole pratique des mines de Geislautern. Mais en 1815, avec la chute de l'Empire, la Sarre retourne à l'Allemagne, ce qui va obliger les Français à trouver leur propre charbon. C'est le cas des industriels De Wendel qui 30 ans plus tard se lancent dans l'exploitation de la mine de Petite-Rosselle.
L'exposition souligne les multiples allers et retours entre la France et l'Allemagne, de la Moselle et de la Sarre. Par 2 fois, en 1935, puis en 1955 on demandera aux sarrois s'ils veulent devenir français et par 2 fois, à une très large majorité, ils choisiront l'Allemagne.
La frontière existe donc bien, en revanche elle est très perméable
De nombreux ouvriers sarrois travaillant à Petite-Rosselle finiront par fonder une famille en France. Au-delà du travail du mineur, le musée de Petite-Rosselle ambitionne de raconter l'histoire de ce bassin industriel transfrontalier et il dispose pour le faire d'un site de 50 ha encore largement à aménager.
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Reportage de Dominique Duforest et Florence Grandon, mardi 20 octobre 2015, à Petite-Rosselle.