Nadine Morano menacée de perdre son investiture aux régionales mercredi

Figure de la sarkozie et tête de liste LR ACAL en Meurthe-et-Moselle, la député européenne Nadine Morano est menacée de perdre mercredi 7 octobre 2015 son investiture aux élections régionales de décembre, après ses déclarations fracassantes sur la France, "pays de race blanche".

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La Commission nationale d'investiture du parti, convoquée par Nicolas Sarkozy, devrait sanctionner mercredi 7 octobre 2015 les propos de Nadine Morano sur "la France, Pays de race blanche", en lui retirant sa tête de liste en Meurthe-et-Moselle.

Une décision du président du parti sarkozyste "à la demande des candidats Républicains de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine" et notamment du candidat à la présidence du Grand Est, l'alsacien Philippe Richert.

"J'ai reçu des milliers de messages de soutien​"

"Une instrumentalisation ! Une opération montée (...) par les centristes. Richert ne sait pas faire campagne. Il a trouvé la faille pour demander à Sarkozy de se débarrasser de moi. Mais qu'on arrête le délire ! Je n'ai commis aucun crime ! Aucune plainte n'a été déposée. Juridiquement, des associations comme SOS racisme ou le Cran savent qu'il n'y a rien de répréhensible dans ce que j'ai dit. S'ils veulent me virer, ils prendront leurs responsabilités devant les électeurs."


"J'ai reçu des milliers de messages de soutien. Brigitte Bardot m'a écrit qu'elle était scandalisée et fière de moi. Elle me dit +Ne vous soumettez pas+. Je ne baisserai pas la tête", prévient la députée européenne.

Une étoile qui a pâli​

Nadine Morano entend bien venir mercredi à la commission nationale d'investiture (CNI). Ironie du sort : elle en est la co-présidente et promet d'apporter "une valise de mails de soutien". La nancéienne, Valérie Debord, secrétaire nationale des Républicains, est pressentie pour la remplacer. Les deux femmes se connaissent bien depuis l'époque où toutes deux travaillaient au conseil régional de Lorraine. Elles s'apprécient assez peu...

Sarkozyste fervente, porte-flingue attitrée de l'ancien président de la République, Nadine Morano a vu son étoile pâlir après ses multiples défaites aux municipales de 2008 ou aux législatives de 2012. Après l'élection fin 2014 de Nicolas Sarkozy à la tête de l'ex-UMP, elle avait regretté de ne pas se voir confier suffisamment de responsabilités dans l'organigramme du parti.

Sur la tombe de de Gaulle

En attendant, à son retour d'un voyage d'étude européen à Moscou, samedi 3 octobre en soirée, Nadine Morano s'est recueillie devant la tombe du Général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises (Haute-Marne).

"Je ne suis pas de la race des lâches, pour aucune fonction, je ne renierai le Général." Nadine Morano sur sa page Facebook.


Le 26 septembre, invitée sur France 2 de l'émission On n'est pas couché, elle avait repris des paroles attribuées à De Gaulle par Alain Peyreffite sur "la France, pays de race blanche". L'élue lorraine avait ajouté: "j'ai envie que la France reste la France et je n'ai pas envie que la France devienne musulmane". Des propos qu'elle a maintenu.

Les quadras demandent une exclusion du parti​

Tollé dans le monde politique. A gauche, on dénonce "des propos scandaleux", du "racisme". A droite, on n'en mène pas large, à deux mois des régionales où elle s'est alliée avec les centristes. Ceux-ci sont vent debout contre l'ex-ministre de M. Sarkozy, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, allant jusqu'à la qualifier de "porte-parole du Ku Klux Klan". Mme Morano lui demande d'ailleurs des "excuses".  "Marianne n'a pas de race, pas de couleur", lançait mercredi Manuel Valls.

Samedi, Sans citer l'élue lorraine, Nicolas Sarkozy appelait "chacun" à "maîtriser son vocabulaire" tandis que Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, mettait en garde contre les propos "haineux" qui "attisent les tensions".
François Fillon et Alain Juppé ont eux aussi pris leurs distances. Plus sévères que leur aînés, les députés Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux des Républicains, et Benoist Apparu, demandent une exclusion du parti.

Droite dans ses bottes​ mais peu appréciée des français

Ignorant ces critiques, Nadine Morano a continué sur sa lancée, affirmant jeudi à Moscou que la France est "un pays de race blanche avec des noirs, comme le Congo est un pays de race noire, avec des blancs".
Outre que cela complique les relations de la droite avec les centristes, ces propos obligent Les Républicains à se redéfinir par rapport au FN, dont ils peinent à enrayer la progression dans les sondages.

Pour 60% des Français (sondage Odoxa), l'affaire Morano est un signe que les Républicains courent après le FN. Le même sondage indiquant qu'elle "n’est appréciée que par 16% des Français".
Le dernier candidat de la droite à qui l'on avait retiré son investiture (pour les législatives de 2012) est Christian Vanneste, pour propos jugés homophobes, rappelle Gérald Darmanin, qui l'avait remplacé.


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