Non, le kelsch n'est pas mort

Voué à la disparition suite au décès, il y a deux ans, du dernier tisserand d'Alsace, le kelsch connaît une renaissance grâce à une poignée de passionnés qui a décidé de conserver toute la fabrication en Alsace.

Bleu ou rouge à carreaux, le kelsch fait partie intégrante de nos traditions alsaciennes. Tissés avec du lin dès le Moyen Age dans nos fermes durant l'hiver, il orne encore les tables des Winstubs (restaurants typiques alsaciens) mais sa production se fait rare.
 

La fabrication du kelsch aurait d'ailleurs tout simplement pu disparaître, il y a deux ans, quand Michel Gander, le dernier tisserand d'Alsace , est décédé sans pouvoir transmettre son savoir.
 Mais c'était sans compter la passion d'une couturière pour ce tissu si particulier. En 2010 Pia Clauss, créé l'association Hélène de coeur pour soutenir la recherche sur les morts subites dont a été victime sa fille de quinze ans. Une association au sein de laquelle les bénévoles confectionnent divers objets en kelsch.
"Ce qui me plaît ce sont les couleurs vives de ce tissu, la matière est très noble" nous dit Pia Clauss dont l'atelier est installé à Seebach (Bas-Rhin). Alors pour pouvoir continuer à créer rideaux, nappes, sacs et autres paniers après le décès de Michel Gander chez qui elle s'approvisionnait, elle a du trouver une autre solution à savoir l'industrialisation du tissu.

Depuis près de deux ans, Pia Clauss travaille avec l'entreprise Emmanuel Lang, installée à Hirsingue (Haut-Rhin) qui lui fabrique donc sa matière première à partir de 55% de lin normand et 45% de coton. Une fabrication exclusive qu'elle voulait garder en Alsace : "j’aurai pu aller à l’étranger 
comme le font d’autres, mais je tenais à ce que mon tissu soit fait chez nous"

Pour l'entreprise Emmanuel Lang qui travaille pour de nombreuses marques françaises la fabrication de kelsch, sur trois de ses trente tables à tisser, est une opportunité de s'ancrer encore davantage dans la tradition du textile alsacien. Un renouveau du kelsch qui passe donc par l'industrialisation : "quand nous mettons le kelsch en route, on doit au minimum faire 300 mètres de tissus pour que cela soit rentable pour nous" selon Christian Didier, responsable du site d'Hirsingue. Et c'est donc Pia Clauss qui achètent toute la production à hauteur de 37 euros/mètre, ni plus ni moins qu'à l'époque quand elle achetait le tissu fait main, pour la transformer en des milliers d'objets bleus et rouges à carreaux. Des objets modernes qu'elle créé par milliers.
 

Kelsch'Merveille

L'histoire du kelsch en Alsace est à découvrir à la Maison rurale de l'Outre-forêt de Kutzenhausen jusqu'au 3 mars 2019. Différents ateliers y sont proposés. Un tissu tendance qui va certainement faire des émules. La société Bleu kelsch relance aussi ce tissu qui y est fabriqué avec  58% de lin et
42 % de coton.
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