"Nous voulons juste gagner notre vie", pour s'en sortir des agriculteurs ont lancé leur yaourt

32 cents par litre de lait vendu à la laiterie, cela ne permet pas de gagner quoi que ce soit. C'est dire qu'ils l'aiment leur métier, sinon ils en auraient changé depuis bien longtemps les producteurs que nous avons rencontrés. Alors pour s'en sortir ils ont lancé leur propre yaourt. 

Riespach, petit village du Sundgau. Christian Rederstorff y est producteur de lait depuis 40 ans. Dans son étable 200 vaches qui produisent tous les jours 5.000 litres de lait qui sera acheminé dans sa laiterie de Château-Salins. Jusqu'à présent il ne gagnait rien sur cette production alors qu'à la ferme 1 millions 200.000 euros sont investis dans de nouveaux bâtiments. Et cette situation et la même pour tous les producteurs de lait. "Quand nous sommes passés à l'euros" nous dit Claude Butsch "nous recevions deux francs par litre. Faites le calcul, 30 cents font toujours deux euros. Pas un centime d'augmentation depuis 18 ans". Alors pour changer les choses et devenir un peu plus maîtres de leurs revenus 50 producteurs d'Alsace et de Lorraine se sont lancés dans la fabrication d'un yaourt à base de lait entier, de crème et de fruits. A Güeter.

Un yaourt fabriqué au sein de leur laiterie Eurial de Château-Salins sur lequel ils ont négocié le prix du litre de lait. De 30 cents ils sont passés à 50 cents ce qui leur permet de couvrir leur coût de production, enfin! Et ça marche. En trois mois d'existence ils ont vendus 150.000 yaourts au sucre, framboise ou pommes-cannelle. Des pots pour lesquels ils ont suggéré un prix de vente au 200 magasins qui les commercialisent pour le moment. Comptez entre 1,49 et 1,59 euros par lot de deux. Si vous les payez plus chers cela signifiera que le magasin se fera une marge plus importante. Une pratique courante, me direz-vous! Et oui, mais peut-être que les chose peuvent changer. Le gouvernement prépare une loi du "juste prix" pour les producteurs. Reste à savoir si les grands groupes "tout-puissants" joueront le jeu. Certains d'entre eux ont signé une charte promettant de faire des efforts mais pour le moment rares sont ceux qui l'appliquent réellement. 

En attendant, de nombreux producteurs de la région ont compris qu'en associant ils seraient plus forts. Ils ont ouvert des coopératives et autres magasins directs pour gagner dignement leur vie. Nos agriculteurs du Sundgau, eux, vont encore développer leur gamme avec de nouveaux parfums et sont en discussion avec de nouvelles enseignes intéressées par le produit. Preuve, aussi, que notre mode de consommation est peut-être, doucement, en train de devenir plus raisonnable. 
 


 

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