Nucléaire : le périmètre du plan de protection autour des centrales élargi

Le périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) autour des sites nucléaires en cas d'incident va être étendu à 20 kilomètres, contre 10 actuellement, a annoncé mardi la ministre de l'Environnement et de l'Energie Ségolène Royal.

A la suite d'échanges avec le Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, "j'ai décidé en liaison avec lui d'étendre le rayon des périmètres des plans particuliers d'intervention de dix à vingt kilomètres", a déclaré Mme Royal
à la presse, en marge de la conférence environnementale, le jour du 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.

"Les autorités européennes de sûreté et de radioprotection avaient recommandé d'étendre les périmètres des PPI, aujourd'hui prévus jusqu'à 10 km en France", a-t-elle rappelé. "Dans d'autres pays, c'est déjà 20 km (...) Maintenant, il y
a une homogénéisation", s'est-elle félicitée. Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale "va mettre en place cette décision", a-t-elle ajouté sans préciser de date.

Les PPI visent à protéger les populations, les biens et l'environnement face aux risques liés notamment aux installations nucléaires. Déclenchés par les préfets, ils prévoient notamment l'information de la population, la mobilisation des hôpitaux, l'organisation d'une éventuelle mise à abri de la population...


Insuffisant, selon les anti-nucléaires


"En plein anniversaire de Tchernobyl, Ségolène Royal se contente de jeter des miettes !", a réagi l'ONG Sortir du nucléaire. "Elle a consenti un +petit geste+ dont on ne saurait se satisfaire", ajoute-t-elle dans un communiqué. "Le périmètre de 10 km était certes dérisoire, mais 20 km restent notoirement insuffisants". 

Pour Greenpeace, "l'extension à 20 km est purement et simplement de la poudre aux yeux !". "Cette annonce, faite le jour des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl, est révélatrice du manque de compréhension des impacts des accidents nucléaires", écrit l'ONG dans un communiqué. En effet, "l'impact radiologique de l'accident de Fukushima s'étendait sur un périmètre de 100 km. En ce qui concerne la catastrophe de Tchernobyl, le périmètre était de 300 km", rappelle Greenpeace.

Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement, "il y a quelque chose de dérisoire à croire qu'un périmètre d'intervention passant de 10 à 20 km serait de nature à mieux gérer une catastrophe nucléaire". "L'élargissement du périmètre d'intervention autour des centrales nucléaires n'est pas une décision mais l'aveu de l'échec !, "écrit-il dans un communiqué, rappelant que "le nuage de Tchernobyl s'est déplacé sur plusieurs milliers de kilomètres, contaminant plusieurs dizaines de milliers de villages".

La France compte 58 réacteurs et 19 centrales nucléaires.
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