"On n’a pas assez de personnel", le centre de détention d'Écrouves ouvre ses portes aux entreprises locales en recherche de main-d'œuvre

Le Tour de France du travail pénitentiaire a fait étape au centre de détention d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle) ce jeudi 28 septembre. L'objectif de ce dispositif lancé par le ministère de la Justice est double : faire découvrir l’univers carcéral aux entreprises et augmenter le taux d’activité des détenus, afin de lutter contre la récidive.

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Depuis 2022, travailler en prison alors qu’on est détenu est un droit reconnu par la loi. Un droit parfois méconnu tant par les détenus que par les entreprises.

Dans l'atelier de "façonnage lorrain", les détenus du centre pénitentiaire d'Écrouves travaillent à diverses tâches. Marwan s’occupe de l’emballage, selon lui, le travail en détention lui fait du bien. "Ça passe le temps, on gagne un peu d’argent, je peux en envoyer à ma famille et payer les parties civiles. Ça nous permet de nous évader et de ne pas penser tout le temps qu’on est enfermé en cellule. Le travail en détention, c'est important, comme le sport ou les promenades" confie-t-il.

Favoriser la réinsertion

Développer le travail en détention pour favoriser la réinsertion et faire baisser la récidive, c’est l’objectif du tour de France du travail pénitentiaire. Il s’arrêtait ce jeudi à Écrouves, en Meurthe-et-Moselle, où seulement 28 % des détenus sont employés. "En Allemagne, 100 % des personnes détenues travaillent, sauf les personnes âgées ou celles qui ne peuvent pas travailler" explique Renaud Seveyras, directeur interrégional des services pénitentiaires du Grand-Est.

"Nous, dans cet établissement pénitentiaire, nous sommes à 28 %, mais nous pouvons monter sans problème à 50 % ou 60 %, voire 70 %. Aujourd’hui, on ouvre nos portes aux entrepreneurs du tissu économique local et aux forces vives pour leur montrer qu’il y a des opportunités économiques absolument considérables" ajoute Renaud Seveyras.

Équilibrer l'offre et la demande de personnel en entreprise

Quarante représentants d’entreprises étaient invités ce jeudi au centre de détention d'Écrouves, où deux concessions sont à acquérir. Luc Bertossi est animateur pour le dispositif Les entreprises s’engagent, et délégué général du MEDEF 54. Pour lui, il s'agit "de chercher des solutions pour nos adhérents qui aujourd’hui ont beaucoup de mal à recruter". Pourtant, dans le milieu carcéral, la main-d’œuvre ne manque pas. 

"Il y a des marchés qui sont perdus et des offres de travail qui ne sont même pas traitées parce que dans nos petites PME de la région, on n’a pas assez de personnel ni pour traiter les offres ni ensuite pour les réaliser si on les gagne", déplore l'entrepreneur. 

Les détenus qui travaillent dans les ateliers sont payés 45% du Smic, ils peuvent aussi bénéficier de formations qualifiantes. Exemple avec l’atelier peinture auquel participe Saïd, "ça nous permet de déboucher sur un emploi dans le bâtiment. Avec ce titre professionnel, je vais pouvoir faire une reconversion. C’est une nouvelle casquette dans le milieu professionnel", raconte le jeune homme.

Le garde des Sceaux veut faire travailler 50 % des détenus d’ici 2027. 

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