L’opéra national du Rhin va procéder à 250 levers de rideau cette saison. Comédiens, danseurs… mais aussi machinistes, costumiers et perruquiers se préparent durant des mois. Des métiers qu’on ne voit pas, et qui sont pourtant au cœur des spectacles.
A l’opéra, il y a les têtes que tout le monde connaît, que le public voit durant les spectacles, et puis il y a toutes ces personnes qui travaillent dans l’ombre, avant et pendant les représentations. Ils sont perruquiers, machinistes ou encore éclairagistes… Thibaut Welchlin, chef costumier, nous ouvre les portes du grenier d’abondance, situé juste à côté de l’opéra. 2000 costumes y sont confectionnés chaque année.
« Nous recevons les dessins un an à l’avance. Mon travail consiste à les concrétiser : il faut choisir le tissu, déterminer le nombre d’heures de travail… », explique Thibaut Welchlin. Une fois les tissus arrivés, les coupeuses puis les couturiers mettent les costumes en forme. Sans oublier la dernière étape, non pas des moindres : rendre le costume le plus réaliste possible. Pour cela, il faut couper dans le tissu, le peindre… « Le but est de donner de la vie au costume. Quand nous le créons, il est tout neuf, mais le but est de le faire correspondre à l’histoire. », explique le chef costumier. Par exemple, pour « Un violon sur le toit », opéra qui va démarrer prochainement, il faut que le froid et la pauvreté du lieu se fasse ressentir dans le costume. On appelle cette étape le patinage.
Non loin des costumiers se trouvent l’atelier des perruquières. Elles sont cinq à être présentes de manière permanente et travaillent dans des délais serrés : « le plus difficile dans notre métier, c’est de respecter le timing. Lorsqu’une production est en cours, qu’une autre va démarrer et que l’on commence à travailler sur une autre qui est prévue, cela fait énormément de travail ! » s’exclame Isabelle Dolt, perruquière-maquilleuse. Une seule perruque nécessite 60 heures de travail. Les cheveux sont implantés un par un. Mais le travail des perruquières ne s’arrête pas à cela : elles créent aussi des masques, des coiffures extravagantes, des barbes, des moustaches… Tout est fait sur mesure, pour correspondre parfaitement à chaque visage. Avant les spectacles, ce sont elles qui maquillent les comédiens.
A l’atelier de décors à la Meinau, une quarantaine d’artisans s’active. Ils sont menuisiers, serruriers, peintres, sculpteurs… et disposent de deux mois pour créer les décors d’un opéra. Ils travaillent sur plusieurs productions en même temps. Thierry Vix, responsable de l’atelier de construction des décors et menuisier, a vu les exigences se transformer depuis qu’il travaille pour l’opéra : « en 30 ans, les décors que l’on nous demande sont de plus en plus imposants. Les murs sont en dur, en bois ou en métal. Les comédiens peuvent marcher et s’asseoir sur les décors ».
Pour eux, le travail se fait avant, mais aussi pendant les spectacles. Alain Hoffmann est chef machiniste et explique : « ici, tout se fait encore à la main. Pour faire monter et descendre les décors par exemple, on les mets sur des perches. Puis on met du poids dans le chariot jusqu’à ce que ce soit équilibré. Si le décor pèse 60 kg, on met 60 kg sur le chariot. » Ensuite, les fils sont tirés à la main par un machiniste durant la représentation.
Les éclairagistes aussi sont sollicités durant les spectacles. « Nous créons des effets de lumière que nous enregistrons dans la machine. Si tout se passe bien, il suffit d’appuyer sur le bouton pour que les effets soient déclenchés », explique Thierry Kocher, éclairagiste. Cette saison, l’opéra national du Rhin va jouer 19 titres d’opéras et ballets.