Face aux craintes de voir lâché Strasbourg en faveur de Bruxelles, une vingtaine d'élus français et allemands ont signé samedi une motion demandant à Paris et Berlin de "réaffirmer leur attachement indéfectible" au siège du Parlement européen à Strasbourg.
Par AFP. Face aux craintes de voir lâché Strasbourg en faveur de Bruxelles, une vingtaine d'élus français et allemands ont signé samedi une motion demandant à Paris et Berlin de "réaffirmer leur attachement indéfectible" au siège du Parlement européen à Strasbourg. Parmi les signataires figurent les eurodéputés PPE (droite) français Anne Sander et allemand Andreas Schwab, la présidente du département du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, des députés LR (droite française), la sénatrice et ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller et l'ancien ministre français Daniel Hoeffel. "Remettre en cause le siège du Parlement européen à Strasbourg, capitale européenne de la démocratie et des droits de l'homme reviendrait à remettre en cause ces fondements essentiels de la construction transfrontalière et européenne", préviennent-ils. La motion, rédigée en français et en allemand, a été signée samedi par les élus à Colmar lors d'une rencontre intitulée "Dialogue CDU - Majorité alsacienne d'Alsace et du Pays de Bade".
L'interminable bataille du siège du Parlement européen, réparti entre Bruxelles et Strasbourg, a été relancée récemment par des attaques de dirigeants européens, dont Angela Merkel, contre la capitale de l'Alsace. "Je pense que le Parlement européen doit concentrer son travail sur un seul site", avait déclaré à Munich la chancelière allemande au cours d'une réunion du Parti populaire européen, majoritaire au Parlement européen. Selon les traités européens, l'institution a son siège à Strasbourg, où se tiennent douze sessions plénières de trois jours et demi par an. Mais le reste du temps, les eurodéputés travaillent à Bruxelles où sont organisées des mini-sessions et où se réunissent les commissions spécialisées. Les partisans du siège unique à Bruxelles dénoncent inlassablement le coût financier et écologique de cette transhumance d'environ 2.500 personnes et le fait que l'immense complexe strasbourgeois est utilisé quatre jours par mois seulement.