Sur les tombes profanées du cimetière de Quatzenheim dans le Bas-Rhin, on a trouvé une inscription faisant référence à un groupuscule terroriste autonomiste alsacien, actif dans les années 70-80. L'ex-chef des "Loups noirs" réfute tout lien entre ce tag et l'ancien mouvement.
"Ça m'a choqué, pourquoi on fait référence aux Loups noirs, je ne comprends pas", explique l'ex-chef du groupuscule terroriste autonomiste alsacien, qui a sévi dans les années 70-80. Pierre Rieffel en est le seul membre encore en vie. Il a 90 ans aujourd'hui et assure n'avoir jamais été ni antisémite, ni néonazi et ne comprend pas la référence à son ancien mouvement, retrouvée au milieu des croix gammées sur les tombes juives en début de semaine, à Quatzenheim.
Pierre Rieffel vivait dans l’action violente au sein des Loups noirs, dans les années 70, en Alsace. Il avait alors une quarantaine d’années. L'ancien Loup noir a connu les jeunesses hitlériennes entre 1942 et 1943. Il est passé au terrorisme avec le saccage et l'incendie d'un baraquement au camp du Struthof en 76, puis le dynamitage de la croix de Lorraine du Stauffen en 81, un symbole de la résistance au nazisme.
Pourtant, Pierre Rieffel se défend d'avoir été un admirateur du Troisième Reich : "c’était faire du bruit pour réveiller les Alsaciens. C’était ça notre but. On pensait à notre arrestation, que nous sommes guidés par l’extrême droite et les Allemands. Il n’y avait rien du tout. On n’avait rien à voir avec les nazis. C’est nous l’Alsace ».
Condamnés à deux ans de prison ferme, "les Loups noirs" ont cessé d'exister au début des années quatre-vingt. Près de quarante ans plus tard, une inscription fait allusion à ce passé de violence.
L'ancien chef et l'ex-groupuscule ne sont ni accusés, ni soupçonnés pour ces actes. Tous ses membres sont morts, sauf Pierre Riefel, alors ce tag (bourré de fautes), faisant référence aux "Loups noirs" et leurs actions violentes des années 70, a-t-il un sens ? Pierre Rieffel s’insurge contre tout lien avec les actes de profanation perpétrés au cimetière de Quatzenheim, dans la nuit du 18 au 19 février dernier."J'étais choqué. Pourquoi on fait ça, ça ne va pas"
Aujourd'hui, l'homme milite toujours en faveur de l’autonomie de l'Alsace, mais il continue à affirmer qu'il n'a rien à voir avec l'extrême droite et que c'est dans cet esprit aussi qu'il a décliné l'invitation du "Bastion social" pour présenter son livre autobiographique.