"Les experts en colère !": des centaines d'agents de la police scientifique ont manifesté mardi en France pour revendiquer "un statut spécial adapté aux contraintes" de leur métier.
Plusieurs syndicats de police (SNPPS-Unsa, Snapatsi-CFE-CGC et Snipat-FO) appelaient à la grève mardi, estimant que les 2.250 agents de la police technique et scientifique "subissent depuis de nombreuses années des contraintes similaires à celles des policiers actifs sans en avoir le statut".
Au total, les cortèges ont rassemblé 1.300 manifestants selon l'intersyndicale et "80% des agents" s'étaient déclarés grévistes lundi soir, selon Nathalie Makarsky, du Snapatsi. "La police technique et scientifique est de plus en plus sollicitée au quotidien. On fait des milliers et des milliers de prélèvements annuels. On nous envoie de plus en plus sur le terrain. On nous dote d'un gilet pare-balles mais en contrepartie, on n'obtient rien", a expliqué Christophe Abraham, secrétaire national SNPPS-Unsa. "On est policiers sans avoir le statut, sans en avoir la reconnaissance", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui il y a plus de moyens pour élucider les affaires, mais aussi plus d'affaires à élucider", a expliqué Bernadette Lemonnier du Snipat-FO. "Nous n'avons pas le statut judiciaire donc nous devrions toujours avoir un officier de police judiciaire avec nous" lors des prélèvements, mais ils ne se déplacent que pour les grosses affaires, au risque de mettre en doute la légalité des prélèvements effectués en leur absence, s'est alarmé Christophe Cosmao, du Snapatsi.
Dans la grande région Est (Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne et Bourgogne), 95 agents s'étaient déclarés grévistes lundi soir sur les 140 en fonction. En Lorraine, environ 70% étaient grévistes mardi.