Pompiers aubois et hauts-marnais en renfort dans le sud: "on sait quand on commence, mais on ne sait pas quand on finit"

Pendant une semaine environ, 21 sapeurs-pompiers originaires de l'Aube et de la Haute-Marne partent en renfort dans les Bouches-du-Rhône. Depuis le samedi 1er août, ils interviennent principalement sur des feux de forêt. Le capitaine Clarel Lorain nous raconte ses impressions. 

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Des arbres entiers qui s'embrasent. Les pompiers de l'Aube et de la Haute-Marne n'ont pas vraiment l'habitude de ce genre de spectacle. Pourtant, depuis le 1er août, ils sont dans les Bouches-du-Rhône pour venir à bout des incendies spectaculaires qui ravagent la région. Arrivé avec douze de ses hommes et neuf pompiers aubois à l'école nationale des officiers sapeurs-pompiers (Ensosp) d'Aix-les-Milles, le commandant haut-marnais Clarel Lorain a accepté de prendre quelques minutes par téléphone pour nous raconter ce quotidien hors du commun. En ce moment-même, ils se trouvent à Martigues où les incendies ont conduit 2.700 personnes à être évacuées.
 

France 3 Champagne-Ardenne : Comment s'est passée votre arrivée ?
Commandant Clarel Lorain :
Nous sommes arrivés à l'Ensosp le samedi et nous avons été engagés dès lundi sur un premier feu à Courrouxe, dans les Bouches-du-Rhône. Nous sommes restés une nuit complète sur place puis nous sommes revenus à l'Ensop. Nous sommes à Martigues.

En termes matériels et humains, quels moyens avez-vous déployés ?
C.L.
: On a constitué un groupe feu de forêt des sapeurs-pompiers de l'Aube, neuf en tout, et douze de Haute-Marne, avec des pompiers profesionnels comme volontaires qui étaient disponibles sur cette période. En tout 21 SP. Matériel : 4 camions feu de forêt, un véhicule de logistique et une voiture.

Quelles sont les difficultés de ce genre de mission ?
C.L. : C'est de connaître les lieux. Quand on arrive sur un feu de ce type, il faut se repérer dans l'espace. On peut vite s'y perdre et se retrouver au mauvais endroit. Heureusement que nous avons des cartes pour nous repérer.

L'autre difficulté, une fois qu'on est engagés sur le terrain, c'est l'appréhension. Que ce soit pour le commandement ou l'ensemble des équipes. Nous venons d'un département rural, où on n'est pas habitués à combattre ce type de feu. Nous sommes plutôt habitués à combattre des feux de culture, des feux de broussaille, mais on ne lutte pas contre des feux de forêt, des feux aussi virulents. Donc forcément, quand nous partons sur ce type d'interventions, nous avons beaucoup d'appréhension.

Une fois qu'on est sur l'intervention, c'est un vrai engagement physique qu'il faut avoir, car on sait quand on commence, mais on ne sait pas quand on finit. Par exemple durant le feu de Martigues, on est intervenus à partir de 16h30 mardi et on y est encore. A l'heure où je vous parle, il s'est passé une nuit avec une matinée complète. A l'heure où je vous parle, il est 13h, nous sommes toujours sur place avec pour mission de noyer les lisières. Le plus gros est fait. Maintenant, il faut éviter à tout prix que le feu ne revienne.

Qu'est-ce qui vous impressionne le plus dans ce type d'intervention ?
C.L. : Sur ce type de feu, ce qui nous impressionne le plus, c'est l'intensité et l'importance. On est sur un feu qui progresse très vite, forcément favorisé par les pointes de vent. Mardi, on a eu des pointes allant jusqu'à 90km/h. On court après le feu. C'est là où tout peut basculer très vite : le feu va à un endroit et peut, d'un moment à l'autre, se diriger dans une autre direction.

Pour nous, en tout cas pour moi, la priorité, c'est la sécurité de mon personnel. Il faut faire preuve d'humilité, car on n'a pas l'expérience des feux de forêt tout en donnant le maximum sans s'exposer au danger.

En fait, on voit circuler des photos et des vidéos sur les réseaux sociaux. Je peux vous dire que ce n'est pas du montage. Déjà quand on est sur la route, on voit des panaches de fumées qui traversent les axes routiers. C'est impressionnant. On n'y voit plus rien.

Comment vivez-vous la situation sur le terrain ?
C.L. :
Quand on est sur le terrain, positionnés et prêts à affronter le feu, on se retrouve avec des flammes qui montent car c'est l'arbre entier qui prend feu et pas simplement le sol. Effectivement, le bruit des crépitements et du vent qu'on ne connaît pas du tout dans notre département. Donc évidemment cela crée beaucoup d'appréhension.
 
La chance qu'on a eu, c'est qu'on a eu l'appui aérien de suite. On a eu les bombardiers d'eau qui ont effectué des largages à proximité de nous dès le début. Ce qui a permis de bien atténuer le feu.

Connaissez-vous la date de votre retour ?
C.L. :
C'est une bonne question. Déjà, il faudrait qu'on sache quand est-ce qu'on rentre du feu de Martigues. Concernant le retour dans notre département, pour l'instant j'attends les réponses. A priori peut-être jeudi, mais rien n'est confirmé.
 

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