Portrait : A presque 40 ans, il est devenu accro à la course à pied et a perdu 25 kilos

A 38 ans, Clément Guntz était footballeur amateur. Il jouait pour le plaisir, était un buteur redouté mais ne courait jamais plus de quelques kilomètres par match. Six ans plus tard, il a parcouru les quatre coins du monde pour participer à des courses mythiques et perdu 25 de ses 100 kilos.

Ironman, marathon, 100 kilomètres, canicross, pour ne citer qu'eux. Clément Guntz a tout testé. Et plus la difficulté s'annonce élevée, plus il aime. Il est comme ça... un peu fou, mais surtout déterminé et persévérant. Un homme comme tout le monde qui a "débuté la course pour se reprendre en main et qui a perdu 25 kilos. Je ne suis pas un athlète", répète-t-il avec insistance.

Il ne l'était pas, c'est vrai, mais il l'est devenu. A 44 ans, Clément Guntz vit au rythme de la course à pied, quelques années à peine après avoir découvert la discipline, à plus de 38 ans. Il vient de boucler son dernier défi en date, le Marathon des Sables, sous une chaleur extrême, au Maroc. 
 


A huit sous une tente, dans le désert du Maroc

250 kilomètres avalés en sept jours, en partie dans le sable, après des nuits passées sous tente... la performance est exceptionnelle. Une aventure sportive et surtout humaine dont il est revenu en Alsace un peu chamboulé, une partie de son coeur et de sa tête toujours en Afrique : "C'est la première fois que la dimension collective était aussi forte lors d'une course. Nous étions à huit à dormir sous la tente, nous nous retrouvions chaque soir et avons vécu des moments forts. J'ai fait des rencontres magnifiques", explique-t-il. 

Cela te fait réfléchir sur ta propre façon de vivre, Clément Guntz


Avant de continuer, ému : "Et puis courir là-bas, où ils n'ont presque rien... Bien sûr que j'en étais conscient avant de partir mais quand tu le vois de tes propres yeux... Tu te rends compte que tout ce que nous avons, nous, est inutile. Nous n'avons pas besoin de tout ça. Cela te fait réfléchir sur ta propre façon de vivre".

Pour sept jours, il n'avait emmené avec lui qu'un sac de 8,5 kilos (sur 15 maximum autorisés) avec à l'intérieur le strict minimum car il faut le porter pendant les épreuves : "les repas représentent environ 50% du poids de ce sac et la majeure partie du volume d’occupation. Il faut donc tout réduire au maximum".
 

Des repas conditionnés pour gagner de la place dans le sac

Avant son départ, il a ainsi reconditionné tous ses repas et encas pour gagner dix pour cent de la masse et la moitié du volume. Indispensable pour emporter assez de nourriture et respecter les règles imposées : avoir au moins 2000 kilocalories par jour. "Chaque jour est empaqueté séparément avec tous ses repas, et sur chacun des repas à préparer est noté la valeur énergétique, le volume d’eau à rajouter et la durée de ré-hydratation". 

 
Tout un programme, un vrai casse-tête même. Mais Clément Guntz s'est déjà promis de retenter un jour l'aventure Marathon des Sables, sans doute la plus belle qu'il ait connue et pourtant, il en compte de nombreuses à son actif. Il a voyagé un peu partout dans le monde pour son sport. A New-York, il a couru le mythique marathon avec sa compagne Delphine, convertie à la course à pied presque par la force des forces. 
 

Au fil des courses, il a décroché de nombreux titres, comme champion d'Alsace du 100 kilomètres, vice-champion d'Alsace du semi-marathon et une troisième place aux championnats d'Alsace du marathon. "C'est un boulimique, une vraie machine, admire sa coéquipire au SR Obernai Atlétisme, Solveig Rinck. A voir si son corps tient dans la durée".

Car l'entraînement est intense, quasiment quotidien depuis six ans : tôt le matin, dès qu'il se réveille vers 5h30, puis pendant la pause déjeuner, jusqu'à 200 kilomètres par semaine. Pas le soir, pour profiter de sa famille, après sa journée de travail comme responsable commercial dans une société d'emballages en carton.
 

"Nouer mes lacets était devenu une épreuve"

Un rythme qui n'a plus rien à voir avec sa vie d'avant. "Je pesais 100 kilos. Quand je montais les escaliers, je devais m’arrêter pour reprendre mon souffle. Nouer mes lacets était devenu une épreuve". Il s'est donc décidé à commencer à courir, juste pour perdre un peu de poids puis le virus l'a rattrapé, et vous connaissez la suite.

Mais pas question pour lui de changer ses habitudes de gourmand et...de fêtard. "J'aime manger et faire la fête. Avec la course, j'ai trouvé mon équilibre. Si je fais un gros excès la veille, je fais quelques kilomètres en plus le lendemain, c'est tout simple".

A 40 ans, la vie ne fait que commencer. Il suffit d'y croire..., Clément Guntz


Sa compagne Delphine confirme : "J'avais un peu peur quand il a commencé la course à pied et que j'ai senti que ça prenait bien. Je me souviens lui avoir dit une fois en plaisantant, « tu sais, les mangeurs de laitue et les buveurs d'Isostar, je vais avoir beaucoup de mal ». Puis je me suis aperçue que ce n'est pas du tout ça". 

Comme beaucoup d'hommes et de femmes, Clément Guntz s'est donc mis à courir à près de 40 ans. La lubie d'un jour est devenue sa passion. Et il a un message à faire passer : non, à la quarantaine, on n'est pas trop vieux pour s'y mettre. "A 90 ou 95 ans, peut-être, mais sans doute pas à 40. Là, la vie ne fait que commencer. Il suffit d'y croire...".
 
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