C'est un autre Tour de France, discret et pourtant militant. Avec une journée d'avance sur le Tour des hommes, un groupe de filles fait sa grande boucle. Elles revendiquent le retour d'une vraie compétition féminine. Ce mardi c'était entre Saint-Dié-des-Vosges et Colmar.
Les moins de trente ans ne connaissent sans doute pas Jeannie Longo. Pourtant, en France, la championne cycliste connaissait dans les années 1980 une popularité incroyable : n'a-t-elle pas, parmi une multitude de titres, remporté trois Tours de France consécutifs ?
On l'a oublié, mais oui : jusqu'en 1989, un Tour féminin avait lieu en parallèle à l'épreuve masculine. Depuis, abandonnée par la Société du Tour de France (aujourd'hui ASO), la compétition a périclité, n'ayant même plus le droit d'utiliser le mot "Tour" !
C'est à l'initiative d'un club amateur de l'Essonne que depuis 2005, une poignée de filles organisent leur Tour... pardon, leur grande boucle autour de la France. Elles ont baptisé leur projet "Donnons des Elles au Vélo J-1". Le principe : faire le parcours un jour avant les garçons. Et recruter, sur chaque étape, des cyclistes du coin pour étoffer le peloton - le vélo féminin, au niveau des clubs, se porte bien en France.
Nous avons retrouvé ces filles au départ de l'étape Saint-Dié - Colmar. Elles nous parlent de leur combat : remettre sur pied une épreuve féminine professionnelle en parallèle au Tour masculin.
On le voit, les filles ont encore du chemin à faire. Mais la percée récente du foot féminin est pour elles la preuve que rien n'est impossible.