Strasbourg : les repas "confessionnels" dans les cantines ne posent pas de problème

Servir des plats différents dans les cantines scolaires en fonction de la religion ou des convictions des élèves : le sujet fait polémique dans plusieurs villes de France. Châlon-sur-Saône a décidé de ne plus servir de menus différenciés dès cette rentrée. Qu'en est-il à Strasbourg ?

Standard ou végétarien, hallal ou simplement sans porc : jusqu'à quatre menus sont proposés depuis des années dans les cantines scolaires à Strasbourg, sans faire de polémique dans une région marquée par le régime du Concordat, qui
confie à l'Etat la gestion des quatre cultes religieux reconnus (catholique, luthérien, réformé et israélite).
Les repas sans porc ne sont servis que les jours où de la viande de porc figure au menu standard, principalement pour les enfants de confession juive.
La capitale alsacienne, dirigée par le maire PS Roland Ries, se targue d'être la seule des grandes villes françaises à proposer un choix aussi vaste au quotidien dans les cantines.
- Un menu casher envisagé -
Le régime du Concordat en vigueur en Alsace-Moselle explique en partie cette "sensibilité" strasbourgeoise aux différences religieuses. Mais il n'oblige pas la municipalité à proposer des menus différents. La question fait consensus à droite comme à gauche et même les défenseurs locaux de la laïcité n'y trouvent presque rien à redire.
"On n'a rien contre la diversité" des menus dans les cantines scolaires, assure Bernard Anclin, porte-parole d'un collectif d'organisations laïques en Alsace-Moselle. Tout au plus si, dit-il gêné, "on appelle un menu 'hallal' ou 'casher'. Il y aurait
moyen de les appeler autrement car ça ne nous paraît pas très conforme à la laïcité en milieu scolaire".
Entre 65 et 70% des enfants qui mangent quotidiennement dans les cantines municipales strasbourgeoises optent pour le menu standard, 25% pour le menu hallal, environ 5% pour le menu végétarien, le menu sans porc pour les enfants de confession juive
étant encore plus minoritaire, selon Françoise Buffet, adjointe au maire en charge de la vie scolaire.
Tous les menus sont préparés par l'Alsacienne de restauration, une filiale du groupe Elior. Une telle variété entraîne forcément un "léger surcoût" pour la mairie, notamment pour les plats hallal, produits à part et de nuit, pour ne pas les mélanger avec les autres menus, explique Eric Wolff, directeur de l'Alsacienne de restauration.
Si elle trouve un prestataire adapté, la municipalité envisage aussi de proposer à l'avenir un menu casher, à la suite de certaines demandes en ce sens de la communauté juive, importante à Strasbourg.
"Produire du casher ce serait plus compliqué que le halal, car il faudrait une unité de production entièrement à part, le lieu et les outils servant à produire des aliments casher ne pouvant être utilisés pour autre chose", explique M. Wolff.
Actuellement le prix des différents menus est le même. Il varie seulement en fonction du quotient familial, c'est-à-dire des revenus des parents. "Le coût global de la pause méridienne, incluant le repas et les activités, s'élève à 9 euros par
jour et par enfant, dont un tiers est payé par les parents. Le coût du repas s'élève à environ 3 euros", précise Mme Buffet.
La ville examine désormais la possibilité d'une facturation différenciée selon les menus.

Source : AFP
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