Un km autour de Neuwiller avec Christophe Hohler, artiste confiné qui continue de créer

Christophe Hohler habite à Neuwiller, dans le sud du Haut-Rhin. Dans un périmètre d'un kilomètre, l'artiste fait de la musique, peint dans son atelier et se ressource dans son verger familial. Cette période de confinement le fait beaucoup réfléchir. Il se livre.

"Ma journée commence toujours par un peu de musique, après le petit-déjeuner". D'emblée, l'on comprend la place des arts dans la vie de Christophe Hohler. D'autant plus que l'artiste ne se contente pas de jouer des partitions, non. Chaque jour, il compose. "Je préfère le terme inventer à celui de composer, j'invente des mélodies". Son inspiration ? Il la puise d'un rien. "Chaque note peut être un départ. Vous voyez, cette dissonnance me paraît intéressante. Elle peut être le départ d'une mélodie qui continuerait ainsi..." Et Christophe Hohler joue, inlassablement. 

Ses musiques sont plus ou moins rythmées, cela dépend des compositions et même des passages au sein de chaque morceau. Christophe Hohler se laisse porter par son inspiration du moment. Et choisit le titre en fonction. "Dans ce morceau, j'habille les mouvements de la contrebasse avec mon piano. C'est donc tout naturellement que je l'ai intitulé Et vogue la contrebasse"
 

Si les arts prennent énormément de place dans son quotidien, le confinement est l'occasion pour l'artiste de se rapprocher de la nature. Plusieurs fois par semaine, il se rend dans son verger familial, où il taille les arbres et fend du bois. Surtout, il passe plus de temps au milieu des arbres. "Je n'avais jamais pris le temps d'observer réellement tous ces arbres. Je peux même les écouter... je suis certain que d'une certaine manière, ils me le rendent". Le bois, une fois fendu, est utilisé pour chauffer sa maison et également son atelier. "C'est une forme d'autarcie !", dit-il, tout sourire.

Mais là où il passe le plus de temps, chaque jour, c'est indéniablement au sein de son atelier, à Hagenthal-le-Bas. Peinture, dessin, lithographie... l'artiste s'exprime à travers l'art. Ses peintures représentent toujours des humains. Il s'attelle à des sujets d'actualité comme la question des migrants. Toute une série d'oeuvres présente des "marcheurs". "La vie à l'endroit où ils se trouvaient ne leur convenait pas, elle n'était pas belle, alors ils se déplacent pour trouver mieux ailleurs. C'est l'aventure humaine", explique Christophe Hohler.
 

Mais créer sans public est extrêmement douloureux pour l'artiste. "J'ai peint plusieurs tableaux pendant le premier confinement, qui devaient être exposés au Lézard, à Colmar, sur le thème de la vanité. Et tout à coup, patatra... c'est vraiment dur. Un artiste créé pour soi, mais aussi pour les autres. C'est-à-dire que l'on a besoin du public. C'est lui qui juge si ça lui plaît ou non, et l'avis de chacun m'apporte toujours quelque chose, quel qu'il soit". Christophe Hohler n'a qu'une hâte: qu'une fois la crise sanitaire passée, il puisse exposer ses oeuvres et renouer avec le public qui lui manque tant. 
 
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