Les sites de mémoire de la Grande Guerre ne seront pas inscrits cette année au patrimoine mondial. L'Unesco a reporté à 2021 l'examen du dossier. Un projet franco-belge qui englobe notamment l'ossuaire de Douaumont (Lorraine), le cimetière d'Apremont (Ardennes) et le Hartmannswillerkopf (Alsace).
C'est une mauvaise nouvelle pour le tourisme dans le Grand Est. Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a étudié fin juin-début juillet la candidature des "Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre Mondiale (Front Ouest)". Mais l'Unesco a reporté à 2021 le classement de ces sites sur la liste du patrimoine mondial.
Pour justifier ce report, l'Unesco évoque ses réticences à promouvoir des sites qu'elle considère porteurs d'une "mémoire négative". Le dossier porte en effet sur la guerre, un thème en contradiction avec le principe fondateur de l’Unesco, à savoir la promotion de la paix.
105 sites en France et en Belgique
Ce projet, porté par l'association "Paysages et Sites de la Grande Guerre" et les régions belges de Wallonie et de Flandres, a pour ambition de sauvegarder et de faire connaître au plus grand nombre les lieux qui portent le témoignage de la Grande Guerre.Une centaine de sites sur la zone du front ouest qui s’étendait de la mer du Nord à la frontière franco-suisse ont été choisis : 25 en Belgique et 80 en France répartis sur 14 départements.
Dans le Grand Est, de nombreux sites sont concernés comme le mémorial de Dormans (Marne), le cimetière allemand d'Apremont (Ardennes), la zone rouge de Verdun avec l'ossuaire de Douaumont (Meuse) ou la Tête des Faux à Orbey et Lapoutroie (Haut-Rhin).
La liste de tous les sites sélectionnés est à consulter ICI.
Copie à revoir
Les acteurs de l'économie locale, qui appréhendaient la fin des commémorations du centenaire, espéraient beaucoup de cette inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco. Obtenir ce label tant convoité en pleine commémoration du centenaire 14-18 aurait été une énorme reconnaissance.Christian Bruyen, le président du conseil départemental de la Marne, ne cache pas sa déception : "Cela fait une dizaine d'années qu'on travaille sur le sujet. On va faire évoluer notre candidature, mettre plus de moyens pour que l'Unesco comprenne combien cela a du sens pour l'humanité de préserver cette mémoire".
L'association "Paysages et sites de la Grande Guerre" compte se réunir pour une réécriture complète du dossier.