Alors que les uns ont décidé de ne plus porter ni consommer de produits issus du monde animal, les autres défendent leur métier. A quelques heures de l'ouverture du Salon de l'agriculture nous sommes allés voir un couple vegan et deux éleveurs pour connaître leurs points de vue.
Chaque jour, trois millions de bêtes sont abattues dans les abattoirs français. Face à cette réalité et la maltraitance animale qui en découle, de nombreux consommateurs ont fait un choix : ne plus porter de pull en laine, de chaussures en cuir et ne plus manger d'aliments provenant d'animaux. Les vegans sont de plus en plus nombreux. Bien plus qu'un phénomène de mode c'est "une révolution" qui s'est mise en marche selon les vegans rencontrés. A quelques heures de l'ouverture du Salon de l'agriculture nous sommes allés voir un couple vegan et deux éleveurs pour connaître leurs points de vue.
Quand Fabienne Woelfflin a vu les conditions dans lesquelles étaient abattues les bêtes et qu'elle a entendu la souffrance de cette homme qui tuait tous les jours des centaines de bêtes, elle a dit stop. "J'ai d'abord supprimé la viande et le poisson de mon asiette et puis au fil des mois j'ai arrêté de consommer tout ce qui venait d'un animal". Fabienne Woelfflin est donc vegan depuis cinq ans tout comme son mari pour qui il est important de respecter les animaux qui ont des sensations et des sentiments comme nous. Pour le dire haut et fort, Fabienne Woelfflin a d'ailleurs intégré l'association L214 qui milite pour le bien-être animal. Elle en est la référente alsacienne."Quand j'ai vu ce messieur à l'abattoir qui pleurait, je me suis dit que je ne pouvais plus faire ça"
Et pour Fabienne Woelfflin il est possible de trouver des solutions avec les éleveurs qui pour elle sont les victimes d'un système qu'elle dénonce.
"L'homme doit se nourrir mais nous n'avons pas besoin de viande ni de lait. Les éleveurs pourraient se tourner vers la production de légumineuses".
"Avec mes bêtes et mes champs j'ai trouvé un équilibre"
Bien qu'il soit contre la surconsommation de viande, l'éleveur Dominique Daul n'est pas prêt à tout arrêter pour ne produire que des végétaux. "Mes veaux viennent de Franche-Comté où ils entretiennent les prés et produisent le lait pour le comté. Quand ils arrivent ici nous les élevons pour en vendre la viande. Le fumier sert d'engrais pour mes champs", cette éleveur de 700 bovins (200.000 kg de viande/an) ne voit pas comment il pourrait faire autrement. Il en va de l'équilibre financier de son exploitation sur laquelle il travaille avec un associé.
"Notre projet est de ramener l'abattoir à la ferme"
Chez Thierry Schweitzer, la ferme est ouverte laissant entrer la lumière naturelle et les truies ont chacune jusqu'à onze m2 d'espace. Si l'éleveur de porc condamne la consommation intensive de ces dernières années "il faut arrêter cette bouffe" il ne faut tout de même pas aller trop loin dans l'autre sens, "la vie est ainsi faite et la mort en fait partie". Pour tenter de stopper l'abattage de masse, il travail avec d'autres éleveurs sur un projet d'abattoir à la ferme. Un abattoir mobile validé par le Sénat qui sera expérmienté en France dans les prochains mois. Un système qui existe déjà en Suède et qui consiste à faire tuer ses bêtes à la ferme, dans un camion adapté. Le but étant de moins stresser les animaux et de permettre aux éleveurs d'être présents jusqu'au bout.